Arrivée exigeante [PV Akaracthe]

[Leïsa Roan]

Ça faisait maintenant des heures et des heures que la poupée de bois marchait, traînant derrière elle son sac de toile contenant ses poupées. Encore une effort, elle y était presque...Grâce au donjon, elle pourrait faire vivre ses servantes. Le sac était tout boueux, des claquements entre le bois et la porcelaine se faisaient entendre. Leïsa espérait juste que Senna ne se casse pas. Malgré la colle forte, la poupée risquait de se casser avec un choc violent. De plus, le poids du sac ralentissait énormément Leïsa. Elle serait déjà arrivée si elle n'avait pas emporter toutes ces créations. Mais c'est ça, quand on est une petite couturière et future animiste.

La brume qui entourait le donjon se leva bientôt, et toute la grandeur de la bâtisse apparût à Leïsa. On aurait dit un hôtel pour monstres. Après tout, ils devaient avoir tout ce qu'il fallait ! En avançant, elle vit d'autres personnes très étranges : des vampires, des fantômes, des anges etc... Derrière elle, la forêt n'était qu'un lointain souvenir, même si elle risquait d'y retourner un jour. Cependant ce n'était pas sa préoccupation. Par politesse, elle laissa tout les autres arrivants passer, puis entra dans le donjon avant de heurter une femme au niveau des genoux. Parce que oui, une poupée de cinquante centimètres, ça arrive a peu près aux genoux des personnes normales.

La femme était plutôt belle, les cheveux blonds et les yeux d'un jaune persan et effrayant. Elle avait un tatouage sur la main. Sans doute était-ce la maîtresse des lieux. Oui, elle en avait tout l'air. Enfin, c'est ce que pensait Leïsa.

< Ah, voilà donc le boss final ? Je m'attendais à plus effrayant. J'espère que vous avez du thé et des chouquettes, je déteste arriver chez les gens sans ma tasse de thé et mes gâteaux. >

En effet, la poupée de bois était très exigeante. Si elle n'avait pas tout ce qu'elle voulait, elle s'énervait vraiment. Et, autrefois habituée à la vie de nobles, elle avait BESOIN de son thé et d'une accueille chaleureuse. Elle entra à l'intérieur du donjon et renifla. Ça sentait le sang et l'humidité. L’odeur d'hémoglobine la traversa, et elle afficha un sourire mauvais. Cet endroit allait lui plaire, hors mis le froid et le manque de confort de l'entrée...

< Très bien, pour ma chambre, je ne serais pas très embêtante, une boite de soixante centimètres de longueur bourrée de coton suffira ! Je veux aussi une étagère pour ranger mes poupées et il me faudra du fil et des tissus pour faire mes poupées. Je veux aussi qu'on m'ouvre les rideaux à moitié tout les matins à six heure et qu'à six heure douze précise on m'apporte mon thé au caramel. J'espère que vous avez tout ça, sinon je vais tomber malade ! Aah, déjà que j'ai le teint pale... >

*Quelle chieuse* Devait se dire son interlocutrice, qui n'avait pas put souffler un mot depuis l'arrivée de la poupée, qui portait toujours derrière elle son sac.

[Akaracthe]

Akaracthe s'était littéralement évaporée durant plusieurs jours. Cela ne faisait pas très longtemps qu'elle habitait Kanabo, mais elle pensait y avoir fait sa petite place maintenant. Elle avait rencontrée du monde, et quand elle croisait certaines personnes au sein ou aux alentours de Kanabo, elle se surprenait elle-même à saluer ces êtres, parfois aux apparences humanoïdes, d'autres fois aux couleurs et aux formes plus excentriques...
Elle restait tout de même un vampire. Et malgré son âge, plus qu'avancé comparé à d'autres monstres, elle avait beau savoir se contenir de ses instincs, les contrats d'assassinats n'étaient pas assez suffisant pour totalement maitriser ses envies.

De plus, il fallait bien avouer, que rester en présence de de monstres aussi fourni en hémoglobines, ne pouvait évidemment pas la laisser de marbre.

Donc, elle devait se remettre à chasser.

C'était toujours relativement compliqué. Kazui n'était pas d'accord avec ces manières de faire, évidemment.
Même si ce n'était jamais un meurtre gratuit ! C'était pour cela que c'était aussi compliqué.
Cela ne lui était arrivée qu'une seule fois; d'abord, elle se renseignait. Des meurtriers, généralement des duos, d'humains de préférence, ou alors des petits groupes. La dernière fois, cela avait été une recherche longue, mais heureusement un contrat, sur la tête de deux idiots d'humains , lui était tombée miraculeusement sous la main.

Cette fois avait été un peu plus compliquée. Deux hommes, et une femme. Trois assassins. Ils s'attaquaient aux fées, ils les chassaient, les étouffaient, et récolter la substance sur leurs ailes, pour la revendre. Le seul problème : ils s'étaient déjà fait attaquer plusieurs fois par des vampires, avident également de cette substance et... Du coup, ils s'enfermaient la nuit, et s'entouraient d'argent. Le jour, ils étaient en forêt. Le problème, c'était que la forêt était extrêmement proche du village, et trois meurtres ne passeraient pas inaperçuent.

Elle avait quand même attaquée. La femme était la plus sadique, mais aussi la plus petite, c'était donc elle qu'Akaracthe avait tuée. Il y avait un hic : les deux hommes s'étaient bien évidemment rebellé. Elle s'est donc faite pourchassée. Heureusement que ses capacités de vampire ont eu raison de ses poursuivants, à l'exeption d'une toute petite aiguille... empoisonnée.

Ce n'était rien, et bien qu'Akaracthe avait réussie à rentrer dans l'entrée de Kanabo, et à enlever la plus grosse quantité de poison, elle ne l'avait pas reconnue. C'est donc préoccupée qu'elle restait les bras croisés, le regard songeur, plantée, là. Elle s'était à peine rendue compte du petit coup porté au genou qu'un étrange petit être venait de porter.

< Ah, voilà donc le boss final ? Je m'attendais à plus effrayant. J'espère que vous avez du thé et des chouquettes, je déteste arriver chez les gens sans ma tasse de thé et mes gâteaux. >

Qu'est-ce qu'elle raconte ? Boss final ? Et puis c'est quoi ce...
Elle baissa les yeux, et vit comme une petite poupée blonde, un air hautain sur ses traits angéliques, elle parlait et devait certainement se prendre pour une petite princesse !
Akaracthe faillit pouffer de rire.

< Très bien, pour ma chambre, je ne serais pas très embêtante, une boite de soixante centimètres de longueur bourrée de coton suffira ! Je veux aussi une étagère pour ranger mes poupées et il me faudra du fil et des tissus pour faire mes poupées. Je veux aussi qu'on m'ouvre les rideaux à moitié tout les matins à six heure et qu'à six heure douze précise on m'apporte mon thé au caramel. J'espère que vous avez tout ça, sinon je vais tomber malade ! Aah, déjà que j'ai le teint pale... >

-Alors ça !

Akaracthe prit délicatement la poupée par le colle, et la souleva pour que ses yeux atteignent les siens. Qu'est-ce qu'elle était légère ! Elle sourit dévoilant ses crocs, un petit filet de sang coula alors, et elle se dépécha de l'essuyer de sa main libre, toujours en fixant la petite marionnette.

-Tu es quoi toi ? A première vue, je dirai un jouet abandonné, pourtant tu es assez jolie mais...


Elle huma la poupée.

-Tu ne sens pas le sang. Quel dommage ! Tu aurai pu m'interesser ...

"Laisse donc ce bout de bois qui se prend pour un roi, aucun intêret."

Kazui, sous sa forme de masque, venait enfin de se reveiller.
Akaracthe, sans trop réfléchir, et comme pris d'une certaine gêne, elle lâcha la poupée et le sac qu'elle tenait fermement, et

S'apprêta à lui tourner le dos.

[Leïsa Roan]

La femme afficha un regard méprisant à la poupée. Sans doute la trouvait-elle trop exigeante, ou elle la trouvait assez petite pour l'écraser comme un vulgaire moucheron. Mais Leïsa ne reculait devant rien et fixait la grande dame avec un petit air autoritaire. Pour une fois qu'elle pouvait avoir quelque chose de confortable pour vivre... Cependant, suite à la dernière réflexion, la "boss" la prit par le bras et la souleva jusqu'à hauteur de ses yeux pour la fixer avec un regard noir. La poupée de bois se débattait tant bien que mal. Puis la femme renifla le bois en soupirant.

< Tu ne sens pas le sang. Quel dommage ! Tu aurai pu m’intéresser ... >

Puis elle reposa Leïsa au sol comme un petit insecte en tournant son regard vers son masque. Mais la petite fille gardait son air sérieux. Elle lâcha son sac et posa ses mains sur ses hanches en grognant.

< Et je fais comment moi, pour mon métier et ma chambre, hein ? Et puis d'abord, si je sentais le sang, j'aurais pas une tête de poupée ! >

La poupée voulu lever les bras en signe de mécontentement, cependant elle ne put lever qu'un seul membre. L'articulation de son autre bras restait bloquée. Elle tenta de la bouger et la débloqua après un moment d'acharnement. Elle soupira et vit que ce qui semblait être une vampire tourner les talons. Ah, non non ! Elle voulait ses gâteaux et sa boisson !

< Hé, ne me tournez pas le dos comme ça, c'est très malpoli vous savez ! Bon, d'accord, ça peut attendre pour le thé d'arrivée, mais j'ai besoin d'une chambre avec tout ce que j'ai demandeeeer ! >

Et la voilà qui recommençait ses caprices enfantins. Leïsa avait toujours été comme ça. Même sous forme d'âme elle n'avait pas perdu son esprit embêtant et enfantin. Après tout, elle a perdu la vie vers huit ans, donc c'est normal !

< Oh, vous m'écoutez ? Dites, vous êtes le boss au moins ? Parce que si je veux une chambre, c'est sûrement à lui que je dois m'adresser. Vous savez, j'ai beau être petite, je suis très méchante quand je veux, la preuve ! >

Et d'un coup, elle sortit sa grande paire de ciseaux et les planta dans le mollet de la vampire, pour lui montrer qu'elle savait se battre et donner des leçons aux plus grands qu'elle. Oui, Leïsa est une vrai petite battante.

[Akaracthe]

Généralement, quand une étrangeté faisait son apparition, Akarcathe était la première intriguée, la plus curieuse, mais cette fois-ci elle se senti fatiguée, lassée peut-être. Préoccupée aussi, elle ne ressentait aucunement les effets du poison, mais enfin...

Il lui semblait que la petite poupée se mettait à piailler. Comme une enfant qui demande un jouet, ou quelque chose d'autres. A vrai dire, elle n'avait jamais connue d'enfants, elle n'en n'avait jamais eu, et, en réalité, elle ne savait pas si c'était vraiment possible pour un vampire d'avoir des enfants... Elle appelait pourtant deux autres vampires "papa", et "maman", et elle avait une autre vampire qu'elle appelée "soeurette" , mais, elle était sensée être un corps sans vie... Pourtant elle avait grandit, en quelques siècles; son tour de poitrine avait évolué, son visage aussi, ses cheveux avaient poussé... Pourquoi pensait-elle à cela ?
Ah, oui, la poupée. Elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de l'écouter dès le début, Akaracthe semblait vraiment dans les nuages, et elle n'arrivait pas à se concentrer sur ce qui se passait dans le monde réel. Elle avait compris que la petite poupée exigeait quelque chose, mais quoi? Bah, certainement quelqu'un d'autre lui fournirait.

LA vampire senti comme un picotement dans son mollet, elle s'ârrêta, et en se retournant puis en baissant la tête, vit que la petite poupée s'acharnait péniblement avec une petite paire de ciseaux sur son pauvre mollet.

-Mais que... Rooo, mais c'est pas possible ça ?

Elle arracha brutalement la paire de ciseaux des mains de la poupée. Elle la reprit d'une main, la souleva, et commença à la secouer.

-Est-ce que tu vas me foutre la paix bon sang ? Je te préviens, si tu continues, je te démembre!

Elle s'énervait comme on s'énerve après un enfant qui venait de faire une bêtise. Enfin, l'enfant en question ne faisait pas plus de 50 cm, jouait à cisailler le mollet d'un inconnu... Oui, ses parents auraient vraiment mal fait leur boulot! Akaracthe -tout en secouant la pauvre poupée- commença à imaginer une scène idiote, d'une famille d'humains, idiots, qui donneraient des couteaux à ses pauvres enfants et qui iraient les planter dans les chevilles de malheureux passants.

Elle éclata de rire. Toujours la poupée à bouts de bras, elle se plia en deux. Elle riait tellement que les larmes lui coulèrent.

-Haha ! Alerte, des enfants se baladent avec des petites aiguilles et risques de vous les planter malicieusement dans les chevilles... Dangeureux !

Elle ne s'arrêtait plus, et riait, de ce rire qui lui allait si bien, de ce rire cristallin, de ce rire...
Elle ne ressemblait même plus à un vampire sanguinaire, sadique...

"Aka...Akara... Akaracthe ! M-Mais... Mais t'es cinglée ! Tu viens de te faire planter un truc dans le mollet par une planche en bois, et toi, tu rigoles d'un truc débile ? Pff!"


Elle s'arrêta net.

Tira la langue à l'égard de son masque.

-Rabas-joie !

[Leïsa Roan]

Leïsa n'était pas très forte, les coups de ciseaux n'eurent aucun effet sur la vampire. C'était, certes, pitoyable, mais lorsqu'elle aurait son armée de poupées, elle saurait se défendre correctement. La paire de ciseau n'est qu'un commencement. Un jour elle inventera une arme qui lui conviendra et elle sera aussi forte que n'importe quel garde. Mais ça n'avait pas l'air d'effrayer sa cible. Au contraire, elle arracha la paire de ciseaux des mains de la poupées et la pris avec sa grande main pour la secouer et la sermonner. Leïsa était à moitié K.O et, si elle le pouvait, elle vomirait tout son repas - uniquement composé de champignons pour aujourd'hui, ce qui ne lui avait pas réussi.

< Est-ce que tu vas me foutre la paix bon sang ? Je te préviens, si tu continues, je te démembre! >

La démembrer risquait d'être difficile. Si elle n'avait pas une hache ou quelque chose du genre, elle allait avoir du mal à lui couper un bras. Ses articulations sont un peu défectueuses, je vous l'accorde, mais elles sont solides ! Et puis, Leïsa s'en fiche un peu : C'est un fantôme, elle n'aura qu'a utiliser le corps d'une de ses poupées en cas d’extrême nécessité. Mais elle avait l'impression que la vampire n'était pas de ce genre. Au contraire, elle sembla réfléchir, puis éclata de rire, tenant toujours le pantin de bois.

< Haha ! Alerte, des enfants se baladent avec des petites aiguilles et risques de vous les planter malicieusement dans les chevilles... Dangereux ! >

Quel toupet ! Oser se moquer d'une innocente petite poupée qui deviendra une puissante animiste, c'est de la folie. En tout cas, pour Leïsa. Elle déteste qu'on se moque d'elle, c'est bien ce qui l'exaspère le plus. Mais enfin, pour l'instant, ce qui la préoccupait, c'était le sort de ses ciseaux. Sans eux, elle ne pourrait plus créer de poupées.

< Rends-moi mes ciseaux, vile vampire ! J'en ai besoin, c'est trèèès important ! >

Mais rien n'y faisait, la femme riait aux larmes. Puis d'un coup, elle se stoppa et tira la langue. Qui traitait-elle de rabat-joie ? Leïsa ou....Son masque ? Cet objet abritait peut-être un démon, qui sait...? Tout cela commençait à intriguer la poupée. Elle leva un sourcil et soupira.

< Bon...Tu peux me reposer et me dire si t'es le boss ou pas ?! Parce que sinon, je perds mon temps, tu vois ? Huu, je commence déjà à me sentir mal...Il me faut ma dose de fraise et de chantilly... Tu va pas laisser une petite fille comme moi dépérir, hein ? Siteuhplait ? >

Elle affichait une petite bouille mignonne et attendrissante, pour charmer un peu la nouvelle connaissance et surtout se faire reposer à terre. Parce que Leïsa et la hauteur, ça fait deux.

[Akaracthe]

-Hou... Hou... mon ventre... J'en peux plus !

Elle tenait toujours tant bien que mal la petite poupée. Akaracthe avait enfin réussit à se calmer, pour le bonheur de tous d'ailleurs. Kazui commençait à s'agacer, lui la poupée ne l’intéressait nullement, il aurait certainement voulu qu'on s'en débarasse. Et même s'il vivait sous forme de masque, on pouvait sentir ce qu'il pensait à travers les mauvaises ondes qu'il dégageait.

< Rends-moi mes ciseaux, vile vampire ! J'en ai besoin, c'est trèèès important ! >

Vile vampire ? Non mais, pour faire pleurer de rire Akaracthe, il n'y avait pas mieux, et après un petit arrêt momentanné, elle se remit à pleurer de rire, au grand dépourvu de notre pauvre démon ici présent.

"Mais tu me desespère... Brise la qu'on en parle plus... Ou si tu veux, je m'en occupe"

-Ha non! Elle est tellement mignonne, et, à quoi bon la tuée, c'est un... un... Un quoi déjà? Un truc qu'on invoque... Comme jarus... Un golem voilà c'est ça ! C'est un bébé golem !

Elle s'était calmée en un clin d'oeil, surprenant probablement la poupée, toujours les pieds dans le vide, ce qui avait l'air de lui déplaire très fortement ! En même temps, un esprit aussi lunatique que celui d'Akaracthe ne pouvait que surprendre... Ou ravir, allez savoir.
Cependant la poupée n'avait pas l'air de vouloir lâchée prise, et était bien décider à se manifester.

< Bon...Tu peux me reposer et me dire si t'es le boss ou pas ?! Parce que sinon, je perds mon temps, tu vois ? Huu, je commence déjà à me sentir mal...Il me faut ma dose de fraise et de chantilly... Tu va pas laisser une petite fille comme moi dépérir, hein ? Siteuhplait ? >


-Le boss ? Non pas vraiment.

"T'as vraiment cru qu'elle avait la tronche d'un boss ? Espèce de bout de bois débile ?"

HEY

Quel impoli... Enfin, la poupée plaisée bien à Akaracthe. Aussi, elle avait beau avoir compris que le visage angélique de cette dernière ne devait être que pour amadouée, mais bon, la poupée n'allait pas l'égorger avec de si petit ciseaux.

Des fraises et de la chantilly hein...

Akaracthe posa la petite poupée sur ses épaules, lui rendit ses ciseaux, repris le sac qui faisait de droles de bruit, et leva très légérement la tête, comme pour saluer la poupée logée là-haut:

-Moi, c'est Akaracthe ! Alors, on doit chercher quoi ? Des fraises et de la chantilly ? On va bien en trouver quelque part... Et puis, j'en ai envie moi aussi ! Dis-moi, qu'est-ce qu'un être de si petite taille fait ici ? Et, c'est quoi ce sac ?

Akarcathe tâta le sac du bout du doigt, n'osant pas vraiment l'ouvrir, sait-on jamais...

[Leïsa Roan]

L'insulte de "vile vampire" n'avait pas l'air d'affecter la femme, à tel point qu'elle se remit à rire, pliée en deux, tandis que son masque la sermonnait...Il voulait casser Leïsa en plus ! Quel imbécile, ce masque. Cela faisait un peu bizarre à Leïsa d'entendre un masque parler, étant habituée au silence du grenier et à jouer avec les chiffons qui traînaient ça et là dans sa maison. Mais allier la haine de la poupée et l'âme de Leïsa avait été une bonne chose.

< Ha non! Elle est tellement mignonne, et, à quoi bon la tuée, c'est un... un... Un quoi déjà? Un truc qu'on invoque... Comme jarus... Un golem voilà c'est ça ! C'est un bébé golem ! >

Mignonne ? La poupée accepta volontiers ce compliment. Après tout, elle n'allait pas refuser ce genre de parole. Elle savait très bien que son visage enfantin charmait tout le monde, mais elle n'avait jamais reçu de compliment. Cependant le plaisir y était. Par contre, Leïsa grogna un peu en entendant "bébé". Elle n'était pas une bébé, d'abord ! Certes, elle n'était pas aussi mature que la vampire, mais elle restait tout de même plus intelligente qu'un nourrisson.

La grande femme tenait toujours la poupée par le bras, mais cette dernière avait cesser de se débattre. S'étant calmer, la vampire la releva encore et l'installa sur son épaule. D'ici, Leïsa avait une assez belle vue. Malgré la hauteur, c'était plus agréable que d'être suspendue au dessus du vide. Et...Quoi ? Cette imposante jeune femme n'était pas le Boss ? La poisse ! Elle allait devoir encore tourner en rond dans le donjon pour trouver le chef.

< T'as vraiment cru qu'elle avait la tronche d'un boss ? Espèce de bout de bois débile ? >

"Bout de bois débile" ?! Quel impolitesse ! Une poupée n'est pas un simple bout de bois sans intérêt ! Là dedans, il y a un petit coeur en glace et une âme de fillette ! Ce n'est pas un simple assemblage de bois qui ne parle pas ! Par chance, Leïsa était du côté du masque. Elle en profita donc pour lui donner un petit coup de poing assez faible, mais qui pourrait quand même lui donner une correction.

< Moi, c'est Akaracthe ! Alors, on doit chercher quoi ? Des fraises et de la chantilly ? On va bien en trouver quelque part... Et puis, j'en ai envie moi aussi ! Dis-moi, qu'est-ce qu'un être de si petite taille fait ici ? Et, c'est quoi ce sac ? >

Akaracthe ? Drôle de nom. Mais après tout, Leïsa est tout aussi original. Akaracthe convenait bien à une vampire... Bizarre, un peu effrayant, si on l'entends on doit savoir à qui on a affaire, mais pas au boss du donjon Kanabo... Tiens, elle aussi avait envie de fraisier. Serait-elle elle aussi une noble qui en mange souvent avec un thé ou un café ? Sûrement pas. Elle n'en avait pas l'air, en tout cas.

< Il doit bien y avoir des gâteaux dans la cuisine. Au fait, je m’appelle Leïsa. Et je suis ici parce que je veux me venger des humains. Ils m'ont abandonnée ! >

Elle tourna la tête vers son sac, entendant à nouveau les claquements de la porcelaine et les frottements des grains de sable.

< Là dedans, il y a mes poupées. Je les ai faites avec des choses qu'on trouve dans un grenier. J'ai pût leur créer un coeur, mais je ne peux pas encore les réveiller. Elles semblent impatientes.... Bref ! Direction la cuisine, n'est-ce pas ? Et tu pourrais me faire visiter, aussi. Ah, et essaye de dresser ton masque la prochaine fois. Il est agaçant. >

Elle replaça une mèche de cheveux hors de son champ de vision et lança un regard noir au masque sur le visage d'Akaracthe.

[Akaracthe]

La petite poupée avait délicieusement bien répondu à l'insulte de Kazui. Sans le voir, sa perception de vampire lui avait permit de deviner le petit coup de point suivit d'une exclamation de mécontentement de Kazui.

"Hé... ho..."

Akaracthe ne put s'empêcher de rire, encore une fois. La poupée devait penser avoir mit une bonne correction à se fichu masque ! Aussi Kazui aurait été sous une forme matérielle, Akaracthe était persuadée qu'il trépignerai, tel un enfant qui n'est pas content qu'on le sermonne. Cette idée était réellement amusante.
Pendant ce temps la poupée se présenta. Leïsa était un joli nom, qui faisait à la fois jolie fille et petite princesse. Et, elle aussi avait une haine profonde envers les humains. Akaracthe ne detestait pas réellement les humains, c'était juste son plat favoris. Enfin, lorsqu'elle avait un contrat, évidemment ! Cette jolie poupée s'était faite abandonner ? Une gamine odieuse qui avait du s'en lasser alors. Enfin, Akaracthe pourrait lui poser des questions plus tard. Là, c'est vraie qu'elle se ferait bien une bonne tarte aux fraise !

< Là dedans, il y a mes poupées. Je les ai faites avec des choses qu'on trouve dans un grenier. J'ai pût leur créer un coeur, mais je ne peux pas encore les réveiller. Elles semblent impatientes.... Bref ! Direction la cuisine, n'est-ce pas ? Et tu pourrais me faire visiter, aussi. Ah, et essaye de dresser ton masque la prochaine fois. Il est agaçant. >


-Haha tu as entendu Zuzu ? Faut te dresser chéri!

Et elle se remit à rire. Elle ressemblait à une jeune enfant, ce qui était assez ironique, vu son âge.
Après la crise de rire passée, elle se donna une nouvelle mission: il fallait trouver une cuisine ! Une cuisine... Ouais, Akaracthe ne savait absolument pas où elle était, en admettant qu'il en existe une. Elle se mit alors en marche, vers l'extérieur, elle avait déjà vue une fois ou deux un immense Fraisier !

Tout en marchant, elle senti que, quitte à rester un moment avec Leïsa, autant entamer une petite discution. C'est ainsi qu'en montrant tantôt le jardin, puis les statues, puis la grande tour, elle posa quelques petites questions.

-Dis-moi, comment t'es venue l'idée de venir ici, à Kanabo ? Une pensée vengeresse envers les humains peut-être ? Tu dois bien être venu ici avec tes poupées pour faire quelque chose non?

Elles traversèrent un grand champs de fleur. Akaracthe en vit une De la couleur de la robe de Leïsa. Elle était tellement mignonne ! Elle la cueilla pour la poser derrière l'oreille de Leïsa. Il eu un petit soupir de contentement, pendant que Kazui marmonnait quelques jurons pas très agréables.

-Gam...

Il n'eut pas le temps de finir qu'Akaracthe le jeta au sol.

-Bon ! Tu nous attends ici! Vilain garçon!

Sans attendre son reste elle reprit son chemin vers le fraisier qu'elle apercevait au loin, tout en riant à plein poumons avec la petite poupée, pendant que Kazui se tuer à hurler des infâmités, plus choqué par le comportement de sa partenaire qu'autre chose.
Arrivée au fraisier, elle reposa plus délicatement que la première fois Leïsa à terre, et cueilla quelques fraises. Elle s'assit ensuite en tailleur, tendit les fraises à la poupée, tout en en gritognant quelques unes.

-Désolée, mais la chantilly se sera plus tard ! En revanche ces fraises-là sont vraiment bonnes...

[Leïsa Roan]

< Haha tu as entendu Zuzu ? Faut te dresser chéri! >

"Zuzu" ? Drôle de nom pour un masque. C'est rabaissant et gênant, en tout cas pour un démon. Mais pourquoi "chéri" ? Serait-ce son amant qui possède ce masque ? Intéressant...Comme la poupée venait d'arriver, elle n'y connaissait rien en monstre. Ce qui l'intéressait, c'était la mana. Oui, cette magie pure qui donnerait vie à ses créations. Elles seraient sûrement heureuses de découvrir le monde des monstres ! Mais les habitants du donjon ne sont pas des monstres...Ils sont juste...Différents des humains. Moins perfides et croyants...Si la petite fille en croise un, elle lui arrache l’œil avec son aiguille !

Le regard rivé sur l'extérieur qui s'offrait à elle, Leïsa commença à fredonner une comptine : celle de son créateur. Elle lui revenait souvent en tête, cette petite mélodie qui avait été le berceau de sa création.

< Prenez du bois de cerisier...Liez-les avec vos doigts de fée...Ces yeux ? Non, ceux-là sont mieux ! Une robe, des chausses, une rose...Mais n'oubliez pas le coeur ! Sinon vous risqueriez de prendre peur... >

Idiot. Qui aurait l'idée de mettre un coeur à une poupée ? C'était bien trop dangereux, l'objet pouvait être possédé n'importe quand avec un coeur ! Et Leïsa en avait fait les frais...
Toujours accompagnée d'Akaracthe, elle vit au loin une grande étendue de plantations de fraises. Parfait ! Elle avait des provisions pour tout un régiment ! Et elle allait enfin avoir son repas, après tant de négligence dans son régime alimentaire... Soudain la vampire se pencha sans prévenir, et la poupée failli tomber de l'épaule de la jeune femme. Elle se rattrapa de peu et remonta en ronchonnant, avant de se calmer. En effet, Akaracthe avait déposer derrière l'oreille de Leïsa une belle fleur blanche, qui était tout de même un peu grosse pour la fillette de 50 centimètres. Le masque s'apprêtait à insulter son amie quand cette dernière le jeta au sol.

< Bon ! Tu nous attends ici! Vilain garçon! >

Ca c'était méchant. Mais cela fit sourire Leïsa. Il l'avait bien mériter. Même si on l'entendait brailler à des kilomètres à la ronde, il n'avait qu'à pas dire des méchancetés. La poupée marmonna un < Bien fait... > et ricana.
Arrivées au "champ" de fraises, la petite fille fut déposée doucement au sol. Elle s'installa dans la même position que sa compagnonne et prit volontiers les fraises qu'elle lui tendait. Tout en dégustant enfin les fruits rouge, elle se souvint de la question de la vampire, tandis que cette dernière commentait le goût des fraises et semblait regretter la chantilly. Bah, pas grave.

< Pour répondre à ta question de tout à l'heure, je suis venue juste pour la mana du donjon. Elle me permettra de réveiller mes petites amies. Et si en passant je peux me venger sur ces maudits humains, ce sera avec plaisir ! >

Puis elle repensa à celle à qui elle appartenait et marmonna pour elle même.

< Marisa...Va au diable, traîtresse. >

[Akaracthe]

A moitié dans les nuages en mangeant des fraises, Akaracthe repensait avec délices à ce qu'elle venait de faire à Kazui. Un vrai délice de pouvoir faire s'agacer un démon emprisonné dans un masque ! Elle en jubilait presque. Il fallut tout de même se reconnecter avec la réalité lorsque Leïsa reprit la parole, répondant ainsi à la question posée un peu plus tôt. La poupée n'avait d'ailleurs pas vraiment désaprouvé l'acte de la vampire envers son masque, et ses jolis petits traits laissaient penser qu'elle se poser quelques minimes questions sur ces deux être. Mais bon, les questions viendraient peut-être plus tard. Le moment était maintenant entièrement dédié... Au goûté !

-Je vois... Et dis moi, qu'elle était cette chanson que tu fredonnais tout à l'heure ? C'était joli mais assez sombre, on aurait dit à un poème que ma mère avait écrit... Mais je ne sais plus ce que c'est.

Cela faisait bien longtemps qu'Akaracthe n'avait pas eu ce genre de discutions, futiles, désintéressée... Juste, on se pose, on mange, et on parle. La vampire avait remarqué que certains humains prenaient cette habitude, notamment les femmes de la haute bourgeoisie qui prennent rencontre autour d'un bon thé, ou autre. Chez les hommes un peu moins hautain, ce genre de discutions sur tout et n'importe quoi se font autour d'une bière, au beau milieu d'une taverne d'ivrogne ! Il était d'ailleurs assez aisé d'apprendre beaucoups de secrets sur cette société étrange, avec quelques verres. Après ces quelques réfléxions, Akaracthe prit un air presque gêné, ou du moins prit un sourire un peu attristé, en repensant à ce que sa camarade venait de dire.

-Je ne sais pas pour la mana, et à vrai dire je ne sais pas exactement ce que c'est. Cela ne fait pas très longtemps que je suis dans le donjon, mais assez pour te dire que ce n'est malheureusement pas ici que tu assouviras ta vengeance sur les humains, et ce, pour plusieurs raisons. La première, c'est tout bêtement que quelques humains vivent ici, et qu'il ne faut pas y toucher, les crimes sont punis ici.

Akaracthe prit une petite pose. Cette règle lui avait été bien pénible à son arrivée : ne pas pouvoir tuer ni rammener de corps au sein du donjon, quelle galère ! Mais bon, elle restée intelligente, et son poste d'assassins lui permettait de tuer assez facilement, et même si les contrats ne pleuvent pas, il y en a suffisamment venant de l'intérieur du donjon. Ca compense !

-En revanche... Pas mal d'humains malfaisans peuvent être tuer sans qu'on nous embête trop... Hé, si tu veux, je te montrerai une fois !

Ses yeux pétillaient à l'idée d'un meurtre. Et presque inconsciemment, Akaracthe était déjà en train de machiner des plans on ne peut plus sadiques qu'elle pourrait éxécuter à l'aide d'une petite golem... Elle fronça les sourcils, il faudrait déjà entraîner Leïsa à ses pouvoirs d'animistes mais la vampire ne s'y connaissait en rien... Kazui peut-être ?...

-Mmmmh... Bon ! On te trouve quelqu'un qui t'apprenne à utiliser ta mana-truc, et je t'emmene faire la pêche au contrat !

Elle eut à peine le temps de finir de parler et de lancer un petit cri de victoire enfantin qu'elle entendit un gros hurlement.

-Ho, je ferai peut-être mieux d'aller chercher Kazui... Il doit être faché ...

Elle croisa le regard de Leïsa, et se mit à hausser les épaules.

-Baaah! Il l'a bien cherché !

[Leïsa Roan]

Toute barbouillée de rouge, la poupée ne voulu pas s'essuyer dans sa belle robe blanche. Elle tira son sas vers elle et en arracha un petit bout pour nettoyer son petit visage de bois. Certes, ces fraises étaient délicieuses, mais elles tachaient beaucoup, et cela dérangeait assez Leïsa. Enfin, avec ses manières, elle ne risquait pas de tâcher ses habits. Mais maintenant elle avait envie d'un bon thé, comme elle les aimait. Peut-être qu'en cherchant un peu, elle trouverais de l'eau chaude et des feuilles de thé. A voir...Puis Akaracthe interrogea la fillette à propos de la comptine.

< Je vois... Et dis moi, qu'elle était cette chanson que tu fredonnais tout à l'heure ? C'était joli mais assez sombre, on aurait dit à un poème que ma mère avait écrit... Mais je ne sais plus ce que c'est. >

Alors sa mère écrivait aussi des comptines bizarres ? Si elles parlaient de sang ou de vengeance, ça pouvait intéresser la golem. Après tout, lorsqu'elle commencerait son travail de couturière, elle voulait être payée en thé ou en sang, alors...

< C'est mon créateur qui l'a faite. Mais je la trouve "bof" comme vous dites si bien. Je la changerais sûrement un de ces quatre. Au fait, si tu retrouve ce fameux poème, tu me le montreras ? >

Mais la vampire devint gênée tout à coup, et avait une mine triste. Qu'est-ce qui pouvait bien la tracasser ? Avait-elle un serrement au coeur en pensant à sa famille ? Leïsa avait un doute, mais ce n'était pas ses affaires. La femme se remit à parler, changeant de sujet pour en venir au Mana. Mais en l'écoutant, elle baissa les yeux.

< Je ne sais pas pour la mana, et à vrai dire je ne sais pas exactement ce que c'est. Cela ne fait pas très longtemps que je suis dans le donjon, mais assez pour te dire que ce n'est malheureusement pas ici que tu assouviras ta vengeance sur les humains, et ce, pour plusieurs raisons. La première, c'est tout bêtement que quelques humains vivent ici, et qu'il ne faut pas y toucher, les crimes sont punis ici. >

La petite était déçue. Ne pas pouvoir se défouler sur un humain, c'était dommage pour elle. Mais bon, elle trouverait bien un moyen de les piquer, ou quelque chose du genre. Ce serait tout aussi plaisant...Après tout, ce n'est pas une psychopathe, notre Leïsa.

< En revanche... Pas mal d'humains malfaisants peuvent être tuer sans qu'on nous embête trop... Hé, si tu veux, je te montrerai une fois ! >

Là ça devenait tout de suite très intéressant. Mais avec ses petits bras faibles, elle n'arriverait sûrement à rien. Et une petite aiguille ne tue personne....La poupée soupira. Alors que Akaracthe lui proposait d'aller trouver un "contrat", ce qui intriguait bien la fillette, elle entendit un énorme hurlement venant d'un peu plus loin...Le masque faisait sûrement des siennes.

< Ho, je ferai peut-être mieux d'aller chercher Kazui... Il doit être fâché ...Baaah! Il l'a bien cherché ! >
< En effet... > Marmonna la poupée en se dirigeant vers Akaracthe pour retrouver le "bout de bois".

Avant c'était elle qu'il traitait ainsi, mais maintenant elle allait se moquer avec la même expression. Après tout, un masque n'est-il pas aussi un vieux bois sculpté ? Elle s'approcha du masque et l'écrasa avec son talon. En entendant la plainte du démon, elle ricana et recommença.

< Dis-donc, tu va arrêter de crier, bout de bois ? T'es qu'un démon à sa maman qui peux pas bouger sans sa petite copine vampire, hein ? Pfff. Même moi j'suis plus forte que toi. >

Elle avait tout de même peur de trop provoquer le dit "Kazui", mais il le méritait bien.

[Akaracthe]

< Dis-donc, tu va arrêter de crier, bout de bois ? T'es qu'un démon à sa maman qui peux pas bouger sans sa petite copine vampire, hein ? Pfff. Même moi j'suis plus forte que toi. >

Akaracthe ne put s'empêcher de pouffer de rire puis de soupirer en regardant la scène de loin. Cette petite poupée avait bien de l'audace, de parler ainsi à un démon. Car s'il le voulait, Kazui, même en ayant perdu de sa force originelle, était redoutable, même pour Akaracthe, et bien qu'elle s'amusait à le charier, elle connaissait les limites à ne pas franchir. Cela lui avait été arrivé une fois, de les franchir...
Sans l'aide de la vampire, Kazui serait parfaitement capable de reprendre sa forme de démon, et de pulvériser la poupée. Bien heureusement, on était encore loin de ce stade! Et Akaracthe s'interposerait de toute façon à un tel écart de conduite, car même si Kazui serait maître de sa volonté, il est vu comme le compagnon d'Akarathe au sein du donjon, et se serait à elle qu'on s'en prendrait, si jamais il arrivait malheur à la nouvelle arrivante. Mais bon, la vampire avait cru déceler une pointe de méfiance de la part de Leïsa, et c'était tant mieux. Elle ne devait certainement pas se doutait du pouvoir monstrueux (voir pire) de cet être démoniaque, mais elle devait être assez intelligente pour ne pas aller trop loin, du moins sans connaître les capacités exactes de ce dernier.

Pendant que la poupée s'acharnait sur ce pauvre masque, qui tentait désespéramment de se calmer pour ne pas faire de bêtises, Akaracthe pensait à la discution qu'elle venait d'avoir. La petite avait eu un air déçu en apprenant qu'elle ne pourait pas directement tuer les humains qui se trimbalent par ici. Elle sourit en pensant qu'elle avait eu pratiquement la même réaction à son arrivée. Elle ne savait pas ce que les humains avaient exactement fait à Leïsa, et Akaracthe était tout de même un peu brute, mais assez polit pour ne pas demander trop de détails sur son passé à la poupée, sachant pertinemment que celle-ci ferait de même. Enfin, après avoir fini d'embêter le pauvre Kazui.

"Le poème..."

Elle en avait écrit, elle aussi, des poèmes. Surement pour la même raison qui la pousse à vouloir se battre, et à accroître ses pouvoirs : surpasser sa mère. Akaracthe était loin d'être un coeur tendre, et elle ne pensait quasiment pas à sa défunte famille. Cependant, elle gardait au fond d'elle une certaine rancune envers sa génitrice, sans exactement savoir pourquoi. Elle avait quelques idées... Mais il était hors de question de se confier, car c'était clairement assimilé à dévoiler ses faiblesses. Et pour son amour propre, Akaracthe était loin d'en être capable ! Elle repensa à un texte qui l'avait bouleversé, plus petite. La première et dernière fois, en tout cas.

~ Pour un amour donné
Pour un démon oublié
Pour la lune prise de cours
Ou pour la peine à jamais
Nous sommes cette lune et cet amour
Peiné pour toujours
Nous sommes ce démon emplit de haine
Qui sans arrêt, meurt au blasphème ~

Sans s'en rendre compte elle l'avait fredonné, entièrement plongée dans ses pensées, elle ne prêtait plus attention à rien. Akaracthe n'avait pas bougé d'un poil, toujours près du fraisier, les jambes croisées, et le regard vide. Elle bascula dans le monde qu'elle redoutait tant, complètement déconnecté du monde. Elle basculait dans son rêve, ses songeries, très dangereuses : n'étant plus consciente du monde extérieur, elle se permettait de songer à des secrets qu'elle gardait, à des oubli... A sa lère.
Une expression mêlant dégout et haine s'afficha sur son visage ; elle s'était mentalement isolée.

[Leïsa Roan]

Après plusieurs minutes de débat intense entre Kazui et Leïsa, la poupée prit le masque dans ses bras et retourna voir Akaracthe. Elle avait enfin gagné face à ce crétin de démon qui n'en fait qu'a sa tête et qui se moque des autres ! Disons que c'était son premier combat et qu'elle l'a gagné avec succès. Enfin, elle aurait très bien put taillader le masque avec ses ciseaux pour l'embêter. Mais évitons de trop le contrarier, il risquerait sûrement de faire des dégâts, le chenapan.

De retour devant le fraisier, la fillette tendit le masque à sa grande amie en souriant.

< Regarde comme je l'ai eut, ton copain ! Il dira plus rien avant ce soir, au moins ! >

Mais la vampire ne répondait pas. Elle semblait perdue dans ses pensée...Et cela en devenait effrayant.

< A-Akaracthe ? > marmonna la poupée.
< Le poème.... >

Quel poème ? De quoi parlait-elle ? Elle voulait partager son sens artistique à Leïsa ou...? A vrai dire, Leïsa se moquait un peu de connaître les œuvres des autres. Depuis qu'elle avait vécu dans la comptine de sa naissance, elle haïssait toute forme de poésie.

< Pour un amour donné
Pour un démon oublié
Pour la lune prise de cours
Ou pour la peine à jamais
Nous sommes cette lune et cet amour
Peiné pour toujours
Nous sommes ce démon emplit de haine
Qui sans arrêt, meurt au blasphème >

< Wow... > Lâcha la petite.

Le sens de ce poème était vraiment dur à comprendre dès le début, et Leïsa ne comptait pas chercher pendant dix minutes ce que voulait dire tout cela. Mais le poème sembla plonger Akaracthe dans une profonde réflexion, qui fit frissonner la poupée. Elle se décida à réveiller la vampire.

< Akaracthe-sama ! Ouhou ! Debout ! C'est pas l'heure de dormir debout ! >

Voyant que cela ne fonctionnait pas, elle escalada le grand corps de son amie et lui tira doucement une mèche de cheveux.

< Tu m'entends, patate ? Allô, y'a quelqu'un ?! > Criait-elle dans l'oreille d'Akaracthe.

Toujours aucune réaction. Leïsa grommela et descendit en tobogan par terre, sortit ses ciseaux et les planta brusquement dans le mollet de l'assassin. Espérons que cette fois elle se réveillerais !

[Akaracthe]

... Sa mère... Une menteuse. C'était l'image qu'Akaracthe avait gardée d'elle, une ignoble menteuse. Si elle était vraiment devin, et si elle prétendait posséder de tels pouvoirs, pourquoi n'avait-elle pas prévue l'attaque ? Pourquoi étaient-ils tous morts ? Et pourquoi c'est la plus jeune et la plus bizarre de la famille qui s'en sortait ? ils devaient tous certainement le mériter. Après tout, le monde, ce n'est qu'une succession de lois physiques : tue avant d'être tuer. C'est une assez simple mais vraie, à son sens,définition de la vie. Et puis de toute façon, pourquoi se questionner maintenant ? Akaracthe aime ce qu'elle est. Elle aurait peut-être été moins forte, en restant avec sa famille. Famille... Un mot qu'elle n'avais pratiquement jamais prononcé. Qu'est-ce que c'était, au fond ? Pas plus qu'un groupe, une tribu à la limite, un sois-disant "lien" se créant entre certains êtres... Non, cette façon de pensée était purement idiote, et digne de faiblards. Aucun interêt.

Akaracthe redescendit tout de même dans le monde physique. Elle pu voir son masque posé devant elle. Ne l'avait-elle pas jeté plus loin ? Elle arqua un sourcil, ne sachant pas du tout ce qu'il venait de se passer. Elle sentit un étrange picotement au niveau de son mollet. Elle baissa les yeux, sans bouger d'un pouce, et vit la petite poupée qui faisait encore des siennes. Quand Leïsa leva la tête, les deux se fixèrent quelques secondes, Akaracthe rebaissa les yeux vers son mollet. Il étant en sang ! Elle refixa la poupée, arqua son magnifique sourcil, et se mit à exploser de rire. La vampire venait de se rendre compte qu'elle s'était complètement coupé du monde, n’ayant même pas vu la poupée la cisailler, pour ainsi dire. Elle se jeta en arrière, embarquant la poupée avec elle. Elle se retrouva alors sur le dos, la tête dans un ramassis d'herbes fraîches , la poupée assise sur son ventre.

"Mais qu'eeeeeest-ce qu'il t'a pris encore toi ? Vilaine fille !

Elle se mit a sourire , avant de lancer une réflexion purement taquine envers son démon .

"Alors comme ça, on se fait mater par une poupée de 50 cm ? A ta place, j'aurai honte! Monsieur-le-démon-ancestral !"

Elle eclata d'un rire franc. Oui, la situation l'amusait énormément, elle avait fait une rencontre des plus originales, et avait vu son masque pratiquement véxé !

"Elle ne m'a.. pfff! Bande de... Femmes !"

Alors là, le grand Kazui, maître de la rhétorique, ne savait tellement pas quoi répondre qu'il sorti une annerie des plus douteuses! Akaracthe ne put refouler un fou rire, jusqu'a en avoir les larmes aux yeux. Quelle journée!

[Leïsa Roan]

Soudainement, la poupée fut projetée en l'air, décrochant ainsi son ciseau de la cheville d'Akaracthe. La vampire se laissa tomber au sol et Leïsa se retrouva les fesses sur le ventre de son amie. Elle se frotta le bas du dos en gémissant et grogna envers la femme, mais se calma juste après.

< Mais qu'eeeeeest-ce qu'il t'a pris encore toi ? Vilaine fille ! >
< C'était pour te réveiller, idiote ! > répliqua-t-elle.

La poupée se tourna ensuite vers Kazui, alors qu'Akaracthe faisait de même. Puis cette dernière lui lança une méchante taquinerie qui déboussola le masque.

< Alors comme ça, on se fait mater par une poupée de 50 cm ? A ta place, j'aurai honte! Monsieur-le-démon-ancestral ! >

Et Leïsa éclata de rire avec la vampire, puis elle s'approcha du masque et le tapota gentiment.

< Tu t'en remettra, mon petit ! >
< Elle ne m'a.. pfff! Bande de... Femmes ! >

La fillette l'interrompit en lui donnant un petit coup de talon. Elle riait tout en le sermonnant, fière de sa petite victoire. C'est pas tout les jours qu'un pantin de bois gagne un débat oral face à un démon. Et puis, traiter Leïsa de femme, pour elle c'est un compliment. Elle s'est toujours prétendue comme telle, mais personne n'accepte de la nommer ainsi. C'est toujours "gamine" ou "fillette" ou "petite fripouille".....Quelle honte !

< Huuu...Bon bref, que fait-on maintenant ? >

Et en attendant la réponse d'Akaracthe, elle lui sauta sur le ventre et s'allongea sur le dos en fixant le ciel noirci des environs... Elle observa les nuages et se mit à parler toute seule.

< J'espère vraiment pouvoir donner vie à mes poupées un jour....Et j'espère aussi que je me ferait des amis....Je ne connaîtrait sûrement jamais l'amour, mais après tout, maman me disait que je n'avais pas l'âge....Tu veux peut-être savoir comment je suis... >

Elle s'interrompit et leva un doigt vers le ciel.

< Pour moi, tout les nuages ressemblent à des cœurs....Sûrement parce que je n'ai pas eut assez d'amour. Mais ces temps-ci je me pose une question....Pourquoi dit-on que le fil du destin est rouge....? >

Elle se tourna vers Akaracthe. Ses pensées étaient vraiment en désordre, elle ne savait plus trop quoi penser de son passé, de son présent, de son futur....Peut-être n'en avait-elle pas.

< Tu as une idée ? >

[Akaracthe]

Sans la regarder, Akaracthe devina que la poupée devait encore maltraiter ce pauvre Kazui, radoucit avec le temps. Elle le devina essentiellement grâce aux petits ricanements et aux minuscules bruits de bois sur bois, qui devaient être un coup de pied de la poupée sur le masque maudit. Après la fausse interrogation de Leïsa, Akaracthe eut le souffle brèvement coupé lorsque la poupée lui sauta sur le ventre, pour ensuite s'allonger. La vampire ne bougea pas, toujours à moitié les yeux dans le vague, elle positionna ses bras tel que l'un longeait son corps pendant que l'autrre était utilisé comme appuie-tête .

< J'espère vraiment pouvoir donner vie à mes poupées un jour....Et j'espère aussi que je me ferait des amis....Je ne connaîtrait sûrement jamais l'amour, mais après tout, maman me disait que je n'avais pas l'âge....Tu veux peut-être savoir comment je suis... >

Akaracthe décida de ne pas répondre. Leïsa venait elle aussi, d'une étrange façon, de tomber dans ses souvenirs. Maman... Décidemment, beaucoups de pensées survola l'esprit de l'ombre pourpre, des pensées qui n'avaient pratiquement jamais fait surface. Aussi, Akaracthe pensait avoir enterré tout sentiments à ce sujet... Elle venait de découvrir qu'on est malheureusement, pareillement à ces humains, pas toujours maître de soi-même. Du moins, de ses idées. Leïsa se mit à pointer son léger doigt de bois vers le ciel. La vampire suivit le mouvement qui semblait s'étendre à l'infini, vers un autre monde, mais ses yeux s'arrêtèrent sur les nuages. Le ciel devenait de plus en plus blanc, cachant le ciel, le couvercle bleu du monde. Les nuages représentaient un bouclier fendu, parant comme il pouvait les attaques sanglantes d'une lame... Ou d'autres choses. Elle voyait toujours ce même dessin, car s'était l'un de ses rêves. Sa race de vampire ne dormant presque pas, cela lui arrive de s'assoupir une heure ou deux. Et parfois, des images se forment dans son esprit, des images... Qu'elle a vu, qu'elle voit, ou bien, qu'elle verra. Du moins, c'est ce qu'elle aime s'imaginer.


< Pour moi, tout les nuages ressemblent à des cœurs....Sûrement parce que je n'ai pas eut assez d'amour. Mais ces temps-ci je me pose une question....Pourquoi dit-on que le fil du destin est rouge....? >

Akaracthe ne put retenir un sourire. Elle aimait constater par tout les moyens qui puissent exister la différence entre deux esprits... Peut-être la façon de voir les nuages avait une signification sur la façon d'être ? Cette idée était relativement absurde : en quoi un bouclier fendu pouvait-il représenter Akaracthe ? Elle n'était pas un bouclier, c'était elle qui attaquait les humains ! C'était idiot.

< Tu as une idée ? >

Tiens, la poupée venait de finir son monologue. D'ailleurs, Akaracthe n'avait pas envie de faire de remarques. Kazui non plus, mais lui, il boudait. Donc rien à voir! Leïsa tourna la tête vers la vampire. Son regard... Ce n'était qu'une petite poupée, aux airs enfantins, pourtant, à ce moment précis, et pendant peut-être quelques secondes, son regard transperça la vampire, au point de la troublée. Comment un petit être de 50 centimètres pouvait dégager une telle tristesse ? Que se passait-il dans sa tête ?

"Il y avait un compte, que ma ... que l'on m'a raconté, quand j'étais petite. Une histoire idiote... Un jour il y a longtemps, un homme déscendit dans un village, et sur la route il rencontra un autre homme, plus âgé. Cet homme était assis en tailleur, un gros sac de toile derrière lui, remplit de rubans rouges, et sur ses genoux, un gros livre. Le plus jeune lui demanda ce qu'il faisait, et le plus vieux lui répondit en deux temps. Le premier, était pour demander au jeune s'il croyait en l'invisible. Après avoir répondu oui, le vieillard fit tomber le sac de toile devant lui, révélant une multitude de fils rouge. Ensuite, il lui expliqua que dans son livre, était écrit chaque nom, de chaque époux, amis, amants, ou parents. Et en fait, chaque rubans liés deux personnes, pour toujours."

Akaracthe prit une pause. Voir l'invisible... Elle ne voulait pas y croire. Ce n'était pas possible, et ça n'existait pas. Et elle ne savait pas ce que s'était...

Tout en racontant son histoire, elle prit machinalement une mèche de cheveux de Leïsa entre ses doigts, la lissant, et la tournant dans sa main. Elle était dans un état d'esprit étrange , calme peut-être, ou pensif. Beaucoup trop pensif d'ailleurs, c'était rare, des moments de pure réflexion.

[Leïsa Roan]

Leïsa leva sa main devant son visage et fixa son membre de bois en riant doucement. Une poupée qui prends vie...? N'est-ce pas un peu....fou ? Peut-être que la comptine disait d'ajouter un coeur au pantin, mais si c'était pour être utilisé par un fantôme, c'était...Trop fou. Surtout pour arriver dans ce monde de crétins et de déprimés....La foi n'a jamais impressionné Leïsa. Et quand bien même Dieu avait été avec ses créateurs, il avait été de son coté aussi lors de sa fuite.

< Il y avait un compte, que ma ... que l'on m'a raconté, quand j'étais petite. Une histoire idiote... Un jour il y a longtemps, un homme descendit dans un village, et sur la route il rencontra un autre homme, plus âgé. Cet homme était assis en tailleur, un gros sac de toile derrière lui, remplit de rubans rouges, et sur ses genoux, un gros livre. Le plus jeune lui demanda ce qu'il faisait, et le plus vieux lui répondit en deux temps. Le premier, était pour demander au jeune s'il croyait en l'invisible. Après avoir répondu oui, le vieillard fit tomber le sac de toile devant lui, révélant une multitude de fils rouge. Ensuite, il lui expliqua que dans son livre, était écrit chaque nom, de chaque époux, amis, amants, ou parents. Et en fait, chaque rubans liés deux personnes, pour toujours. >

La poupée prit son ciseau et le mit devant elle en fronçant les sourcils. Elle l'ouvrit brusquement et le referma lentement, savourant le crissement des deux lames d'acier qui se frottaient. Couper....Couper, couper couper couper couper couper couper couper couper couper couper couper couper...
Maintenant la fillette ne pensais qu'à ça. Séparer tout les fils du marchands en deux morceaux distincts. Si elle n'avait pas besoin d'amour, les autres non plus.

< Si je rencontre ce vieillard, je le tue...Et je tranche tout ses satanés rubans. >

Elle ricana de son rire si cristallin, si amusé, si mignon....Mais en même temps si effrayant, avec une touche de solitude. Puis elle passa sa main dans ses cheveux, comme l'avait fait Akaracthe avec son doigt. Une sensation assez agréable, qui avait apaisé Leïsa. Puis elle retomba dans l'herbe en glissant et épousseta sa robe blanche, ajusta la rose dans ses cheveux ainsi que la fleur de la vampire, puis se mit à avancer pour rentrer au donjon.

< Tu me fais visiter, alors ? Et après je te laisse, j'irais me renseigner pour avoir une chambre. Et il faut que j'écrive mon emploi du temps, que j'achète deux ou trois tenues de rechanges, de l'huile pour mes articulations et- Aaaarh ! >

Elle venait de bloquer sa jambe en pleine marche. La poupée tomba au sol en gémissant, puis se releva et donna un grand coup dans son genoux pour le débloquer. Leïsa se tourna vers son amie et passa ses mains derrière son dos en souriant.

[Akaracthe]

Akaracthe admira presque la fascination que Leïsa venait de prendre pour sa paire de ciseaux. Elle semblait comme absorbée par cet instrument de couture des plus banale, mais qui pouvait servir à d'autres fins... plus meurtrières, peut-être. Le visage d'Akaracthe trempait dans un léger sourire, presque protecteur envers la petite Leïsa... Bizarrement elle imagina la petite poupée éventrer et égorger chaque humain sur son passage, marchant gaiement dans une marre de sang, faisant bien attention à ne pas tacher ses propres habits, si soyeux...

< Si je rencontre ce vieillard, je le tue...Et je tranche tout ses satanés rubans. >

"J'ai un certain don pour dénicher des psychopathes dans ton genre Leïsa, décidemment!"

La vampire pouffa de rire, mais baissa les yeux vers Leïsa, qui n'avait certainement pas du entendre la réflexion, trop absorbée par ces deux lames... qui s'entrechoquaient encore, toujours un peu plus fort, un peu plus vite... En effet, on avait droit à la frénésie d'une poupée... Une poupée quoi, finalement ? Qu'est-ce qui incitait ce comportement? Et cette envie de meurtre ? La solitude ? On l'était tous un peu, au final. La jalousie ? Pourtant Akaracthe pensait que la jalousie était un sentiment trop impure pour un enfant... "enfant", à vrai dire ni Kazui ni Akaracthe ne pouvait réellement determiner l'âge exact d'existence de Leïsa. On ne pouvait certainement pas pouvoir la baptiser ainsi... Tuer le vieillard d'un conte, quelle idée...
Plaisante.

Akaracthe changea de comportement, son regard se perdit dans le flot des nuages florissants; ses pupilles s'afinèrent, la couleur de ses yeux originellement or virèrent au pourpre doux clair. Sa langue glissa sur ses lèvres rouges. Un vieillard ? Il serait tellement rapide de l'égorger d'un coup sec, admirant cette fontaine vermeil sortir de son corps en même temps que sa vie...

Quelle idée... Alléchante ! Mais il existe tellement d'autres façons de tuer... Elle pourrait tout aussi bien le ficeler à l'aide de sa manipulation des ombres, puis lui arracher délicatement chacun de ses membres, un à un... Le regarder hurler, jurer, supplier de l'achever... Machinalement Akaracthe porta ses doigts à ses lèvres, les faisant danser autour de sa bouche. Elle enfonça tout doucement la chair de son pouce dans un de ses crocs sorti, jusqu'a ce qu'un fin, très fin filet rouge coule en goutte régulière...

"Aka."

Un appel, simple, mais plein de menaces, que seul la vampire pouvait persevoir dans la voix de son démon. Il savait exactement où est-ce qu'elle allait, dans cet état là, et tuer en plein jour n'était pas une bonne idée, surtout que le seule créature présente était...
Quand la vampire vit la poupée tomber à terre, elle bondit sur ses deux jambes, s'approchant vers Leïsa. Quand celle-ci fut relevée, la vampire s'agenouilla à sa hauteur. Ses yeux étaient toujours flamboyants.

"Akaracthe"

Son poul s'accéléra légèrement, très légèrement. Elle fixa les grands yeux de la poupée, puis passa une main sur son petit... "fragile", très fragile cou de bois, son épaule, une articulation...

"Ak...!"

La vampire prit Leïsa sur ses épaules en souriant. Ses yeux étaient redevenus jaune vif.

"Où est-ce que tu voudrais qu'on aille, alors ?"

[Leïsa Roan]

Leïsa rangea calmement son ciseau en souriant, et leva les yeux vers Akaracthe. Malgré le changement de couleur de ses yeux, elle ne prit pas peur, semblant ne pas comprendre le changement de tempérament de la vampire, et afficha un sourire mignon. Elle continua de marcher, puis sentit des mains sur son cou....Les doigts d'Akaracthe entouraient le cou de la petite fille à eux seuls...

La vampire descendit ses mains sur l'épaule de Leïsa, puis son articulation....Elle frémi un long moment, avant de se retrouver sur les épaules d'Akaracthe. Elle monta encore sur sa tête en souriant.

< Où est-ce que tu voudrais qu'on aille, alors ? >

Leïsa se mit à réfléchir. Quel endroit pouvait bien l'intéresser en premier dans tout le donjon...Tiens, n'y avait-il pas une école ? Elle pourrait reprendre une vie normale de petite fille, avec une activité en dehors des cours - comme la couture - et se faire des amis....Amis...Sans doute ses premiers. Après tout, elle est morte tellement jeune.... Quelqu'un voudrait bien l'accepter.

< Par où tu veux, mais je voudrais bien voir s'il y a une salle de classe, ou quelque chose comme ça. >

Elle attendit la réponse d'Akaracthe et resta sur sa tête tout le long de la balade. Parfois elle recommençait à sermonner Kazui, parce que décidément elle ne l'aimais pas. Puis soudain, elle sortit du corps de sa poupée, pour la première fois. Elle ressemblait à une petite fille joyeuse, souriante, de longs cheveux. Elle était nue, sa poitrine était celle d'une enfant d'à peine huit ans et son corps était blanchâtre et pâle.

< Tu vois à quoi je ressemble ? Je suis mignonne ? > fit-elle avec une voix attendrissante.

Puis elle se mit à rire, comme rient les enfants qui chantent des comptines en dansant....Comptine....Elle n'aimait plus trop ce mot. Baissant un peu les yeux, elle retourna dans la poupée et secoua sa tête. Elle mit un long moment avant de se réhabituer au coeur gelé dans le bois. Puis elle reprit son sourire enfantin et ferma les yeux pour réfléchir.... Un futur....Était possible maintenant ? Après tout, elle pourrait bientôt fonder une "famille" avec ses poupées. Elle pourrait même avoir...Une nouvelle mère. Ce serait tellement mieux pour reprendre une vie convenable ! Et tout les autres n'ont pas besoin de parents. Ils sont trop cruels.

< ....Ma...Man... > chuchota Leïsa.

[Akaracthe]

Akaracthe décida finalement de se balader dans tout le jardin. Elle adorait toutes ses grandes fleurs, même si elle n'osait pas toujours s'en approcher, de peur de se faire bouffer. Car oui, elle avait déjà croiser un monstre ressemblant à une plante, et celui ci l'avait surprise et lui avait lié les poignets. Elle s'était jurer de faire attention où elle faisait ses siestes désormais ! La poupée énuméra les endroits où elle désirait se rendre, mais s'arrêta sur une salle de classe. Et juste après avoir prononcé le nom de ce lieu, elle venait de plonger dans ses pensées. Elle semblait presque nostalgique, et Akaracthe vit apparaitre devant elle un petit corps flottant. De toute les bizarreries qu'elle avait pu voir, celle ci était pour le moins surprenante !

Le dessin d'une jeune enfant aux longs cheveux flottait près d'elle.

          < Tu vois à quoi je ressemble ? Je suis mignonne ? >

Sa voix était fragile et douce, comme un chant d'elfe gracieux. Ce petit corps fantomatique était tellement maigre... et pâle, bien plus pâle que celui d'un vampire ! Mais avant qu'akaracthe ne put dire mots, l'image retrouva son corps de poupée, et celle-ci se mit à souffler un mot. "maman".

           "Qu'est-ce qu'il t'ai arrivé ...?"

C'était tellement rare qu'akaracthe se sente presque concernée parle malheur de quelqu'un. C'était un jour étrange, très étrange décidemment...

Spoiler:

[Leïsa Roan]

<  Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ...? >

Leïsa fronça les sourcils. Parlait-elle...De sa mort ? Comment était-elle morte ? A vrai dire, elle ne s'en souvenait plus trop. Tout était si flou et si complexe....Sortant son ciseau pour observer la lumière se refléter sur la lame, elle soupira et tenta de se rappeler progressivement comment tout cela s'était passé...

< Je ne me souviens pas de mon prénom... Comment je suis morte....? ...Je crois que c'était un jour d'hiver... Mon père était méchant et ma maman est morte à ma naissance... Mon papa était alcoolique, aussi....Et je crois qu'il m'a frappé sur la tête avec une bouteille d'alcool... >

C'était tout ce dont elle se souvenait. C'était une triste fin, à un si petit âge. Elle avait peu être un espoir dans ce monde, mais son père l'avait brisé. Si elle le retrouvait, elle le tuerait. C'était aussi simple que ça. Une mort horrible et pleine de souffrance...Le donjon avait sûrement une salle de torture !

< En tant que poupée, une fille m'a abandonnée dans un vieux grenier pourri. Je te jure, les humains sont vraiment dégueulasses. Mais après tout, si je peux vivre un peu mieux dans le donjon, ce sera avec plaisir ! >

Une fois dans le donjon, elle laissa Akaracthe la guider dans le bâtiment, tout en lui demandant à son tour quelques trucs sur son passé :

< Et toi, tu peux me raconter comment t'es devenue une vampire ? >

Spoiler:

[Akaracthe]

Spoiler:

Même Kazui ne répondit rien aux dires de la petite. En effet, les humains peuvent être cruels, et d'un côté Akaracthe eut envie de cajoler la petite poupée de bois, qui malgré ses airs hautains ressemblait à une humaines de bas âge dont on a enlevé l'enfance. Donc les humains pouvaient invoquer l'âme des défunts et les sceller dans un corps factice ? Akaracthe pensa que ce devait être ça, la nécromancie. Utiliser les  morts... Quoique. Il n'y avait pas une histoire d'animisme aussi ?
Avant de répondre Akaracthe quitta le jardin machinalement pour se diriger vers l'enceinte du donjon. Leïsa voulait après tout une petite visite ? La vampire espéra ne pas se perdre. Oui, elle et l'orientation ici visiblement...

          "Comment je suis devenue vampire ? Je le suis jamais devenue, je le suis!"

En prononçant ces mots, elle se rendit immédiatement compte qu'elle n'était pas clair. Pas clair du tout même. Et Kazui lui fit gentiment remarquer avec un long soupir et une réponse cinglante.

          "Alors toi... Tu serais muette se serait tout aussi bénéfique. Ce qu'elle veut dire c'est qu'elle ne fait pas parti de ses humains vidé de leur sang au seuil de la mort par un vampire millénaire. Non, elle, c'est un vampire dit pure. Et vivant !"

          "Oui heu pure c'est pas tout a fait le mot le plus approprié pour qualifié un vampire mmh ? Disons que je fais parti des rare, enfin je dis rare car je n'en ai tout bonnement jamais croisé d'autres, mais qui avons nos organes qui marchent... Donc on peut se reproduire, je suis issu de mes parents. Comme toi tu avais une mère et un idiot de père, ça marche pareil pour moi."

Se retrouver à parler de morts, de résurrection, presque de thé et de sucreries, cela était très différent des habitudes de notre vampire. Mais bon, pourquoi pas tenter le changement ? D'ailleurs en parlant de changement, Akaracthe ne se rendit même pas compte qu'elle s'était arrêtée devant deux immenses portes en bois. Elle voulait atteindre la bibliothèque, en n'en était pas passé loin...

          "Voici l'école ! On y fait un tour ?"

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