Un mauvais pêcheur [Libre]

[Cassius]

Sur le rebord d'une berge, canne à pêche improvisée à la main, un Minotaure s'essaye à la pêche.
A sa poche est attaché un énorme marteau, dont le manche est fait d'un bout de corne (probablement la sienne, il lui manque celle de droite!). Il est massif, même pour un minotaure. Sa couleur blanche laisse à penser qu'il n'est pas du coin.
Ses appâts? Des gros verts de terre. Le grand nombre de pierres rochers retournés vous fait comprendre très rapidement d'où ils proviennent. 
Des mouettes volent au dessus de lui. L'une d'entre elles fonce vers la surface de l'eau, en sort un bon gros poisson et fiente sur le pêcheur.
Ce dernier lève son immense poing au ciel, et peste d'une voix tonitruante et incompréhensible contre la bête. Puis une deuxième mouette prend un poisson avec une grande aisance...

Vous décidez donc de vous rapprocher de lui, en le perdant quelques secondes de vue à cause de la végétation. Un minotaure blanc? La plupart sont des albinos, mais son accent -et ses jurons- vous rappellent le Nord.

Quand il revient dans votre champ de vision, il n'a pas l'air content du tout! Haut dans le ciel, les mouettes le narguent. L'une d'entre elles est calmement installée en haut d'un rocher et déguste un hareng qui semble délicieux.

En tout cas, vue la façon colérique qu'il a de fouetter la surface de l'eau avec la ficelle qui lui sert de fil, tout laisse à penser qu'il n'a pas pêché grand chose..

[Follow & Stella]

Stella avait besoin de se vider la tête, chose peu aisée pour elle qui venait une fois de plus de semer la zizanie dans son couple avec Follow. Elle se pinça l'arrête du museau en soupirant, le regard pointé sur l'horizon par l'une des grandes fenêtres du donjon. Elle se serait bien trouvé quelqu'un avec qui se détendre de la façon qui ferait le plus enrager son compagnon mais en fait elle n'en avait pas envie, non, elle avait plutôt besoin de se défouler sur quelque chose qui saignerais et lui permettrait de sentir le goût du sang sur sa langue. Un partie de chasse serait parfaite pour cela.


La féline rentra donc chez elle, elle se faufila dans l'appartement plongé dans le noir, comme toujours, trouva une combinaison comme elle aimait en porter et se glissa à nouveau hors de l'appartement. Plutôt que de passer par la grande porte du donjon elle se laissa glisser le long du mur, profitant des accrocs de la roche et de ses griffes pour ne pas chuter et finir en oeuvre d'art rougeâtre plus communément appelé "scrotch félin".


Une demie heure plus tard elle s'essuyait le museau d'un revers de bras, un tigre monstrueux finissait de frémir, le sang giclant d'une plaie profonde à l'abdomen. Elle hésita un moment à le cacher pour ramener quelqu'un le dépecer contre une bonne pièce de viande et un peu d'argent, mais elle savait que si elle devait rencontrer une personne ce ne serait que pour se montrer passablement désagréable, alors elle continua sa route, tuant ce qu'elle croisait avec une indifférence qui aurait fait hurler Follow si il l'avait vue. Le tissus de sa tunique d'assassine rougit elle déboucha sur une rivière aux eaux claires, chatoyantes. Le poil poisseux sous sa tenue la féline décida de piquer une tête, elle termina en faisant la planche, dérivant avec le courant dans des filaments rougeâtres qui coloraient l'eau... 

[Cassius]

Cassius, canne à pêche à la main frappait l'eau avec sauvagerie. Il était à bout. Les mouettes, la faim, la solitude... et sa forge créaient en lui un vide immense. Et à l'instant, la seule manière de le combler était de frapper la surface de l'eau, en maudissant tout ce qui passait autour de lui.

Il brisa sa canne à pêche et poussa un long hurlement de colère, s'empara d'un rocher et le jeta dans le lit de la rivière sous le coup de la frustration. Il attrapa des roseaux au bord de l'eau et tenta de la re-solidariser mais rien n'y faisait.

Pourquoi n'avait-il pas emporté l'un de ses recueils de poésie ? La balade de Marguf le Grand, Les 4 renards, la petite bécasse qui volait de l'herbe... Ces histoires lui manquaient, et la rime aussi. Il se rappelait du début de la balade de Marguf :

"Marguf le Moine ne sachant pas sourire,
voulu apprendre à le faire avant de mourir.
Frère Puf lui avait un jour raconté,
qu'il suffisait de blaguer.

Aussi Marguf se lança dans la nature,
Equipe seulement de ses chaussures,
a la recherche d'une personne avec qui "blaguer"
il se le jure, ce sera la première qu'il prendrait

une dame au bord d'une façade,
lui proposa une balade,
il lui dit je veux rire,
car je ne saurais sourire,

elle lui répond pour dix deniers,
tu ne saurais regretter !
Marguf l'insouciant,
à l'âme d'enfant,
lui donna la mise.
Quelle ne fut sa surprise!

Point de blague rigolote,
elle lui baissa sa culotte !
Quel grand garçon que voila,
il est plus grand que mon bras !"


Il sourit au souvenir de la ballade, puis s'emplit de nostalgie : il s'assit brutalement sur la berge, les yeux larmoyants. Il avait une faim de minotaure et il était si fatigué. Il n'avait pas encore eut le temps de penser à sa fuite de Svartfald, et le souvenir de sa famille lointaine, du massacre, de la destruction de sa forge.

L'énorme tas de muscles et de poils se mit ainsi à sangloter, seul face à l'eau cristalline.

[Follow & Stella]

Stella divaguait plaisamment dans les eaux de la rivière. Elle dérivait, son esprit faisant de même entre ses deux oreilles, et ses pensées bondissaient d'un sujet à l'autre sans tenir compte d'une quelconque logique. Peu à peu, son esprit se vidait. La caresse de l'eau sur son corps lui plaisait, le chant des oiseaux dans la canopée de la forêts apportait une note aiguë et discordante accompagnant parfaitement les remous de la rivière percutant les rochers ou roulant sur les galets.
Elle soupira.
Il était bon de ne penser à rien, cela faisait tellement longtemps qu'elle ne s'était pas livré à cet exercice, peut être bien plus d'un an. Elle laissa encore un peu son esprit s'égarer, profitant avec délice de ce sentiment des plus simple que de n'avoir rien à faire ni à penser. Puis elle perçu un rugissement, du genre pas content, des ploufs et un deuxième cris avant que cela se mue en une sorte de chansonnette enragée qui termina presque comme une chanson dans le lointain. Elle devait se rapprocher d'un sacré énergumène, et ses sens sur développés lui permettait au moins de s'y préparer.


La féline se redressa donc, de l'eau jusque sous la poitrine. Elle s'étira, vérifia que ses lames étaient bien calées dans leurs fourreaux, puis sortit de l'eau tout en essorant sa fourrure, sa tenue ruisselant sur la terre meuble de la rive.
Étouffant le bruit de ses pas et jusqu'à la perception de sa présence elle se rapprocha de la source du vacarme sans que rien ne la remarque. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir alors une véritable force de la nature, un monstre de muscle titanesque qui sanglotait doucement au bord de l'eau. Un gigantesque trou, la teinte terreuse de l'eau et quelques racines pointant au dessus de la surface, ce qui avait dut être une canne à pêche un jour avant de subir l'ire du minotaure et de malheureux roseaux ben tristes et brisés au sol... Oui, elle se trouvait sur les lieux du crime.


N'ayant pas particulièrement envie de s'exposer à un inconnu qui semblait un poil perturbé elle se réfugia dans un arbre, prenant soin d'être absolument indiscernable. Elle ferma ensuite les yeux, ouvrant ses sens à ce qui l'entourait, et capta jusqu'au moindre murmure dans le vent. Ils étaient seuls, la brise ne portait que les sons de la forêt, aussi pouvait-elle parler sans crainte, et sans risquer de se faire repérer facilement depuis sa cachette. D'une voix amusée et un tantinet sarcastique elle s'intronisa.


-Si je puis me permettre, il me semble bien que les roseaux servent à fabriquer les cannes à pêche, pas à être pêchés par ces dernières, à moins que vous n'ayez confondu l'innocente avec une faux auquel cas je connais de très bons soigneurs au donjon...

[Cassius]

"-Si je puis me permettre, il me semble bien que les roseaux servent à fabriquer les cannes à pêche, pas à être pêchés par ces dernières, à moins que vous n'ayez confondu l'innocente avec une faux auquel cas je connais de très bons soigneurs au donjon..."


Les derniers mots résonnèrent dans le crâne de Cassius. Pourquoi ? Qui était le fou qui avait osé se moquer de lui? Les minotaures ont un sens aigu de honneur, et la perte de sa propre corne l'avait profondément marqué dans sa tribu. Il se leva, les larmes faisant rapidement place à une colère contenue. Sa voix caverneuse résonna au bord de la rivière, et le calme se fît instantanément. Plus de bruit d'oiseaux, seul le vent se hasardait encore en ce lieu.

"- Montrez vous."

Bien que Cassius ne soit pas un être résolument mauvais ou même dangereux, sa force est incontestée même parmi les siens. Il semblait énervé, et sous sa peau ses muscles se tendaient. Ses yeux Commençaient à rougir, et les poils de sa nuque se hérisser. Quiconque l'aurait vu à cet instant n'aurait même pas imaginé qu'il puisse seulement parler. 
Il se sentait blessé d'avoir été surpris en train de pleurer, pleurer devant ce qu'il avait subit. Pleurer devant la solitude, la déchirure de sa famille. La perte de sa forge.
Son cœur s’accélérait. Où était son interlocuteur? Il resta un instant, le souffle rapide et les naseaux fumants, à fixer les alentours.

[Follow & Stella]

Stella commençait à s'amuser, sa petite pique avait eut l'effet escompté, le minotaure le prenait mal. Sa queue se balançait doucement dans son dos, comme celle d'un chat qui guette une souris, la terrifiant et l'attendant à chacune de ses cachettes avant de l'achever. Là elle avait une proie de choix, un gros balourd, même si la masse ne le faisait pas forcément pataud, elle savait qu'elle pourrait lui échapper si il la trouvait, encore faudrait-il qu'il la trouve pour cela...


-Et puis quoi encore ? Pour me retrouver la tête dans le limon comme ce pauvre cailloux ? Je ne suis pas psychologue mais il me semble que vous avez comme un complexe d'infériorité très étrange envers les pierres. Les noyer ne servira à rien, surtout que je reste certaine que cela ne fonctionne pas très bien. -prenant la voix de quelqu'un en proie à une intense réflexion elle ajouta- J'ai du lire ça quelque part, très certainement un ouvrage réservé au plus éclairé, car pour apprendre qu'une pierre ne se noie pas il faut bien cela.


Elle retint un petit gloussement et se ramassa sans bruit sur sa branche. depuis le couvert des feuilles elle distinguait la forme du grand minotaure qui cherchait d'où venait sa voix, si il la trouvait, elle disparaîtrait dans un autre arbre avant même qu'il ait compris qu'elle venait de lui filer entre les doigts.

[Cassius]

Posé sur sa branche, un écureuil situé loin de la scène grignote une noisette. Il la savoure, la tend à sa dame qui l'attrape avec amour. Elle lui retourne un regard amoureux.

Mais un long hurlement lointain la pétrifie à en faire tomber sa noisette.

Cassius est à bout. Plus rien ne peut l’arrêter désormais. Il se dirige droit devant lui, s'empare d'un arbre. Il force de tout la puissance de son corps, les veines gonflées et les cuisses prêtes à éclater. On entends lentement céder les racines, puis l'arbre se fait arracher par la bête furieuse. Il lance alors le tronc en ligne droite, sans se soucier de la trajectoire. 

Il pousse un dernier hurlement de rage pure.
Il n'a plus d'énergie. Il a faim. Il est seul. Les esprits de la nature eux même se moquent de lui. Pourquoi s'acharner sur le pauvre minotaure?
Il tente de localiser son agresseur, mais c'est impossible.


Puis la fatigue et l'excès de rage ont raison de lui : il tombe dans un buisson, inconscient. Le choc de sa chute se ressent sur le sol environnant, faisant sauter de petits cailloux.

[Follow & Stella]

Oulala, elle avait vraiment réussit à le mettre très, très en colère. Follow aurait été fier d'elle en voyant le résultat de son labeur... Ou alors il aurait été tellement atterré de la voir faire qu'il l'aurait laissé seule avec son petit problème, son gros petit problème, qui venait de s'effondre inconscient après avoir massacré un arbre. Pour se sortir l'image de Follow portant sur elle un regard désespéré, Stella sauta au bas de son arbre tout en soupirant.


-Hé bin, après les roseaux il lui en fallait encore, à se demander si il ne tient pas plus du castor...


Elle ne sourit même pas à son petit mot d'esprit et se rapprocha de l'individu, le surplombant avec une petite moue ennuyée, elle ne savait pas vraiment quoi faire à vrai dire. Le gaillard venait littéralement de déraciner un arbre par sa seule force physique avant d'en abattre deux autres en le lançant dessus. Comment était-elle sensée le ramener à la conscience, en lui sautant sur le museau ?
La féline se gratta distraitement derrière une oreille.


-Dit, si tu te réveillais, là tout de suite, ça me rassurerai beaucoup et ça me ferait un soucis de moins... Aller, fait pas ta mauvaise tête, je blaguais juste... Oh et merde...


La féline décida de tenter autre chose, elle se rapprocha de la rivière, trempa sa queue dedans jusqu'à la base, puis revint vers le minotaure pour lui étaler son membre caudal imbibé d'eau fraîche avant de l'aider à se réveiller.

[Cassius]

C'est froid, humide et ça sent la terre.
Quelle surprise! Une femme-chat. Cassius n'avait jamais vu de pareille personne. Il se releva précipitamment, attrapant rapidement son marteau pour s'assurer qu'il était toujours là. Il la fixait. Elle avait un air sournois. C'était donc elle la voix qui le harcelait? L'ascenceur émotionnel du minotaure l'avait épuisé, et il n'avait plus envie de se battre.

"- J'ai tellement faim."

Son air n'avait plus rien de la colère. Il était seulement à bout.

"- J'ai besoin d'un abri, de manger."

Debout de toute sa hauteur, on pouvait remarquer qu'une partie de son flanc et de son épaule gauche étaient imprégnés de sang séché. A la vue de la blessure, il s'agissait probablement d'une chute. Inutile de dire qu'il n'avait pas l'air en forme. Si la colère lui avait permis de faire de véritables tours de force, il n'avait désormais plus l'air capable de soutenir son propre poids. De plus, ses mains tremblaient, et ses genoux étaient écorchés. Il était réellement en piteux état. Il marcha avec difficulté à l'ombre d'un arbre où il s'affaissa.

Il se mit alors à fixer le vide, le visage recouvert de sueur, le souffle lourd. Il repensait à sa tribu, ses amis, son Père. Il repensait à la forge enfouie, aux milles armes et armures de légende enterrées sous les mètres de glace. Et l'espace d'un instant, il crut revoir la braise rougeoyer dans les yeux de la femme-bête.

"- D'où venez vous?"

[Follow & Stella]

C'est avec un soupir lourd de soulagement que Stella accueillit le retour du minotaure parmi les créatures conscientes de ce monde. Elle lui traîna quand même bien sa queue sur le mufle, pour le punir de lui avoir fait une frayeur pareille, et de l'avoir obligé à se tremper une deuxième fois alors qu'elle pensait pouvoir sécher maintenant. Puis elle recula, le laissant se relever en se rongeant un peu une griffe. Lorsqu'il lui posa sa première question elle arqua un sourcil, se demandant si il le faisait exprès ou si il plaisantait.


-Mais du pays des canards arc-en-ciel bien sûr. Tu n'es pas au courant qu'il y a un donjon à tout juste quelques kilomètres d'ici ? Le genre d'endroit où tous les gens comme toi et moi trouvent refuge pour se protéger des humains. -elle indiqua la direction d'un doigt- La tour principale est par là, si il n'y avait pas les arbres elle serait visible. -puis elle regarda les troncs abattus et le bois défoncé qui recouvrait une petite zone sous forme de copeaux- Mais pour ça je te fais confiance, tu sembles bien partit pour l’apercevoir sous peu si tu continu de violenter ces pauvres plantes... -elle lui adressa un sourire ironique avant de poursuivre.- Bref, je crois comprendre que tu t'en tamponnes un peu, niveau bouffe j'espère juste que t'aime la viande, je chasse pas encore les baies et les tubercules mais je peux au moins te trouver une bestiole et la passer au fil de ma lame pour te la donner, c'est pas la bouffe qui manque dans le coin... -elle laissa alors son regard dériver dans les profondeurs du sous bois, l'oeil et les oreilles aux aguets, cherchant de son flair la moindre trace d'un gibier intéressant pour quelqu'un de la taille de son affamé.-

[Cassius]

Cassius en avait marre de se faire ennuyer par cette femme. Quand elle eut finit de parler, il se leva, tout penaud, et pris une longue inspiration. Le coin était fabuleux. Il avait très faim, mais d'après les indications de la semeuse de troubles, il n'était pas loin. Il était certain que les gens seraient certainement mieux intentionnés qu'elle.

Il leva les yeux au ciel, et vit que le soleil était encore haut. Tant mieux, car il pourrait profiter de la fraîcheur des arbres pour aller à Kanabo. Il espérait juste que cette folle ne le suivrait pas. Il avait vraiment besoin de repos. Cette partie de pêche avait assez duré, autant devait il se rendre là-bas au plus vite.


"- J'espère que vous êtes la seule comme ça, sinon je risque de mourir jeune."

Ce furent ses derniers mots. Il entama une marche lente, mais paisible. Il repensa à la forge, ça lui manquait. Vivement remonter son business, il avait envie de faire de nouvelles créations.
Et un autre sentiment l'aida à avancer, un sentiment lié à un souvenir particulier. Une sensation si diffuse qu'il ne la percevait pas encore, bien qu'elle soit présente. Un souvenir qui mêlait rage et tristesse, quelque chose qu'il n'avait jamais ressentit. Quelque chose de noir et de dangereux. Il revoyait les visages de ceux qui avaient détruit son monde, le visage de ces fous destructeurs. Ce sentiment n'avait rien de noble, et il fallait le craindre.

Pour la première fois de sa vie, Cassius ressentait une sincère, et puissante

Haine.

[Follow & Stella]

La féline haussa simplement les épaules quand il la rejeta un peu comme une merde, bon après tout elle l'avait mérité, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il fasse aussi peu de cas. Ou plutôt elle pensait bien qu'il serait énervé mais pensait qu'il le montrerait plus, en lui hurlant dessus ou en essayant de la frapper, le genre de choses dont elle avait l'habitude. ce rejet froid ressemblait plus à ce que Follow lui faisait endurer lorsqu'elle le mettait vraiment en boule, ou quand il ne trouvait pas la force de la remettre à sa place. D'une certaine façon cela la mettait terriblement mal à l'aise, pas seulement envers Follow, dont elle craignait le rejet bien plus que celui des autres, mais aussi envers cet inconnu qui, sans se montrer plus colérique qu'il ne le fallait pour faire sentir son extrême agacement, la renvoyait ailleurs, partout sauf à ses côtés, et comme une enfant capricieuse.


Stella le regarda donc s'éloigner, d'un pas lourd et traînant, tout en se mordillant la langue. Elle eut d'abord une mine étonnée, puis agacée, renfrognée, et enfin, coupable et penaude. En soupirant elle comprit qu'elle allait passer une journée de merde de A à Z si elle ne se décidait pas à changer son comportement, au moins le temps d'amener cet encombrant personnage jusqu'au donjon. En quelques longues foulées souples elle l'avait rattrapé, un petit air tranquille et négligent sur le museau. Elle fit tourner ses lames dans ses mains, les examinant dans les raies de lumière passant par la ramure, ce qui lui laissa le temps de prendre la température avant d'engager la conversation. Ce que lui soufflait son instinct se rapprochant bien plus du volcan sur le point d'entrer en éruption que d'une froideur polaire, la chatte rengaina sagement ses armes et sifflota pour attirer l'attention.


-Hrmia... Si ça ne te dérange pas trop je vais prendre le même chemin, de toute façon c'est bon, j'ai assez vu la forêt, c'est vert, plein de trucs qui gratte et je crois qu'un truc dégeux s'est glissé sous ma combi... -La féline se gratta les reins en grommelant avant de poursuivre- Au fait, si tu as vraiment faim je suis certaine que je peux te trouver quelque chose à manger. Le donjon se trouve encore loin et tu n'avance vraiment pas vite, moi je suis venue en courant et en flottant dans la rivière, tu vas prendre plus d'une demie journée pour rentrer, repose toi un peu ou tu vas tomber dans les vapes, crois moi je sais où ça mène les limites de son corps.

[Cassius]

Cassius avançait péniblement. Sa courte perte de conscience l'avait mit dans le même était que quand on sort du lit. Et toutes les blessures accumulées depuis le depuis du voyage - il y a moins de trois jours- s'étaient réveillées. La commotions de son flanc gauche, diverses coupure qu'il n’avait pas pris le temps d'examiner avaient pris une teinte jaune aux extrémités. Tomber dans un marais après un combat n'est pas très bon pour cicatriser. Et le donjon qui semblait encore si loin... Mais il fallait avancer. Il se renfrogna et accéléra le pas du mieux qu'il put, trébuchant sur des racines et se rattrapant parfois à des troncs. Il savait qu'il arriverait jusqu'au donjon, il était solide. Mais sans nourriture ni repos cette marche s'avèrerait plus dangereuse que ce qu'il avait traversé. Qu'il le veuille ou non, l'aide de cette renarde folle était peut être sa seule chance. A peine cette pensée eut traversé son esprit, elle surgit à côté de lui, fraîche et pimpante. Il nota qu'elle avait du sang séché sur les mains et ses vêtements. L'eau de la rivière n'avait pas assez bien lavé la survoltée.



Il écouta sa tirade avec attention, puis il arrêtta de marcher à la fin, pour faire face à son interlocutrice. Il lança avec une ironie non dissimulée et une moue orgueilleuse :



"- Alors quel est le plan sac à puces? Tu vas faire trois pirouettes et invoquer des framboises? Je n'ai pas de temps pour une autre de tes sottises. Ça va faire trois jours que je cherche un refuge comme celui-ci. Je dois retrouver les miens et découvrir où je suis tombé, quand et savoir si les raids dans le Nord ont cessé. Savoir si les hommes ont cessé de chasser Taurens, Furies et tout ce qui ne leur ressemblent pas ! J'AI A FAIRE !"




Il dit cette dernière phrase plié sur lui même, les bras écartés, de tout son souffle. Quand il se redressa, l'un des bleus sur son flanc semblait être percé, et un liquide rouge sombre mêlé de pus commença lentement à se répandre sur le côté de son abdomen. Il semblait ne pas le remarquer. Il plongea son regard dans celui de la furie : il connaissait ces yeux. Il les avait déjà vus. Travailler comme armurier est un métier qui vous apprend à cerner la clientèle. Aucune arme n'était là pour le lui assurer, mais il savait que celle-ci était une tueuse, et qu'elle aimait ça. Une idée malsaine mais qui ne lui déplaisait pas était d'imaginer un instant cette dernière - ou ceux de son genre - lâchés au milieu des humains. Il pensait à un carnage. Mais le caractère originellement pacifiste du minotaure effaça rapidement cette idée.


"- Qu'est ce que vous voulez vraiment, Furie?"

[Follow & Stella]

Stella grimaça, non pas à cause des beuglement de vache décérébrée du minotaure, mais bien parce qu'il était en pire état que ce qu'elle pensait. Avec un petit "Yerk" exprimant parfaitement le dégoût posé que lui inspirait le pus grumeleux coulant sur le corps de son compagnon de marche, elle renifla d'un air affligé tout en relevant le museau. Elle afficha une mine fière, et hautaine.
Avec une rapidité peu commune sa lame gauche disparue du fourreau dans lequel elle reposait, se trouvant alors à la dextre de la féline qui piquait le mufle du bovin de la pointe de son arme. Dans ses yeux il y avait de l'acier, froid, implacable, à la solidité aussi calculée que le millimètre près auquel elle avait retenue son arme pour ne pas faire saigner le hurleur.


-Je pourrais plutôt faire la danse du carpaccio de mufle de taureaux mais j'ai comme un doute quand au plaisir que tu prendrais à savourer ma délicieuse et si attentionnée cuisine. -Elle abaissa son arme, faisant tournoyer sa main autour de la garde tandis que le métal projetait des éclats aux alentours, agrippant la lumière- Il se trouve que j'ai quelques capacités, autres que de faire mugir les vaches folles, l'une d'entre elle est la mise à mort. Que ce soit un deux pattes, une créature des bois, un être quelconque dont parle les foutus bouquins qui alourdissent les étagères de la bibliothèque, je suis ce qui les précipite dans la tombe, une assassine. Tu as le choix maintenant, tu crèves en t'étalant comme une merde pendant que tu montres à quel point tu es buté en poussant ton organisme à bout pour rallier un donjon dont tu ne verras même pas les premières pierres, ou bien... -elle reporta son regard vert et or sur lui- Tu la fermes un peu et me laisse te ramener de quoi becter pendant que tu nous fais un beau feu. C'est dans tes cordes ? Parfait, aller je reviens, essaye de pas te rajouter des écorchures sur les doigts, je suis pas infirmière. -Là dessus elle s'enfonça dans la végétation dense de la forêt tout en sifflotant, sa deuxième arme venant rejoindre la première. Juste avant de disparaître elle ajouta- Et trouve nous un coin où y a pas trop de vent ni de flotte, j'ai envie de dormir ce soir, sinon je vais être super chiante !

[Cassius]

Cassius la regarda partir, vexé. Il commença à grommeler dans sa barbe :


"- NAnanana, moi je fais du tango avec des couteaux, je coupe tout ce que je veux et j'ai une queue touffue avec laquelle j'ennuie les gens. -Cassius leva les mains en l'air en prenant un air féminin- Et surtout, j'ai toujours ma bouche de travers dès qu'un truc ne me va pas. Voilà tout le monde est ficé !"


Il continua de grommeler ainsi tout en déracinant un petit arbre dont il se servit pour faire un abri sommaire. Il avait mal mais c'était dans ses cordes. oui, cette renarde l'énervait. Dans la forme, elle était insupportable et hautaine. Mais dans le fond, elle proposait son aide et s'inquiétait d'un étranger dans le tourment. Le minotaure sourit à cette idée. Il n'était pas si mal tombé. Faire du feu fut un jeu d'enfant. Dans ce pays, pas de tempête ni de neige ou autre problème de temps. Il tapa du pied par terre pour faire un foyer pour le feu -il n'en aurait pas besoin, il faisait suffisamment chaud ici- pour arracha des feuillages environnants pour finaliser le toit et faire des couchettes. Quand il eut terminé, le tout avait l'air assez bien fait. Rustique mais solide, Cassius adorait l'artisanat et cela se voyait.

Il se coucha et examina ses plaies. Il était dans un sale état. Pas mort, ni en route pour l'être... mais très amoché. Il lui fallait manger, et vite. Il aimerait bien un bon sanglier bien chaud, arrosé de miel...hmmmm. Il se leva instantanément pour aller ramasser des baies et des plantes pour un ragoût. Il trouva des framboises et un peu de basilic, mais rien d'autre. Avec de l'eau ça devrait pas trop mal se marier... Il attendit ainsi de longues minutes le retour de l'inconnue.

Le vent était parfaitement bloqué par l'installation, le toit abritait de l'éventuelle pluie et le feu répandait une chaleur tranquille. Tellement que Cassius s'endormit.

[Follow & Stella]

Stella roula des yeux quelques mètres plus loin, il croyait quoi le bovin, que ces oreilles étaient là juste pour la déco, genre je savais pas quel costume prendre et je me suis collé deux bouts de carton peint sur la tronche ? Tssk, elle lui vaudrait ça, puisqu'elle avait une grande bouche de travers, lui il avait bien un gros mufle gluant. Mais bref, tout cela ne la faisait pas vraiment avancer, ni dans ses recherches d'une proie, ni dans son exécution. C'est donc dans un silence d'habituée que la féline commença à courir entre les broussailles, l'oeil alerte, les oreilles aux aguets, et la main prête à attraper son arme lorsqu'il faudrait effectuer la mise à mort.


Il ne lui fallut pas bien longtemps, diverses formes de vie habitaient les bois, et lorsqu'elles se rencontraient, il en résultait généralement de beaux bains de sang, bien odorants, de quoi la mettre sur la piste à plusieurs kilomètres de distance, et là, elle sentait l'un de ces "point chaud" tout proche. La langue rose parcourant son museau, la chatte pirouetta, se posa sur une branche, et ouvrit la gueule à la recherche de la position exacte de l'endroit. Dès lors qu'elle fut certaine, elle lança la traque. Une lame glissa lentement hors de son fourreau, produisant un doux chuintement qui fit jubiler la demoiselle en son fort intérieur. Son bon la propulsa dans les fougères, vent fuyant dans les petits buissons et entre les troncs, si elle ne se trompait pas...


Oui, l'odeur rapportée par le vent était celle des animaux en ayant tués d'autres, elle sentait leur traces dans la forêt, un peu comme un rêve passé. Elle les poursuivit, dérapant parfois d'une patte sur l'humus de la forêt, et bientôt, elle fut sur eux. le premier n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. La féline débarqua sous le vent, elle lui bondit par dessus. Ses doigts se glissèrent sous l'une des plaques de la carapace recouvrant son dos. Elle pirouetta, plongeant sa lame dans le crâne de la bête qui eut tout juste le temps d'émettre un gargouillement d'agonie avant qu'un éclat d'os ne vole de la plaie béante et qu'elle s'effondre au sol, laissant la chatte atterrir sur deux pattes, son autre arme dans la main pour trancher le membre chitineux qui la menaçait déjà.
Il en restait deux, enfin, plus qu'un techniquement car, celui qui venait de perdre un morceau était trop occupé à se replier sur lui même pour l'agresser. Stella le laissa en proie à sa douleur, préférant s'en prendre au plus valide des deux sur le flanc duquel elle se glissa agilement après avoir éviter une attaque de front. Sa lame suivit le contour du cou de la bête, un flot de sang en émergea, puis elle roula sur son dos pour se rétablir juste à côté, le laissant tanguer sur ses pattes en suffoquant, s'étouffant dans son propre sang. L'autre avait fuit, elle entendait encore le bruit de sa course dans le sous bois, pas grave, elle avait assez tué.


Observant les deux cadavres la féline soupira. Elle essuya ses armes avec des feuilles à défaut de trouver de l'herbe, puis attrapa chaque corps par le dessous d'une plaque protectrice, et commença à les traîner à travers la forêt. L'entreprise pouvait sembler dangereuse, mais très franchement, elle doutait que qui ou quoi que ce soit tente de s'en prendre à elle avec ce chargement au bout des bras, elle avait clairement le niveau pour massacrer ce qui viendrait l'ennuyer, du moins pas mal des possibilités.


Lorsqu'elle arriva dans le camp elle apparu avec dans les mains quelques rameaux bourgeonnant et une grosse feuille plate et triangulaire à l'aspect défraîchit. Un grand sourire sur le museau elle salua le minotaure en s'exclamant, exaltée.


-Aaaah, j'ai croisé deux salades et quelques arbres. Quelle course incroyable, j'ai bien cru perdre mon souffle ! Ce fut une non-chasse mémorable et d'une folie facilement dépassée, je sais maintenant enfin ce que ressentent les grands prédateurs bovins, quelle joie, quel honneur d'avoir put moi aussi ressentir cet afflux d'ennuis, me voila une autre femme ! -elle décocha un sourire plein de crocs et de moquerie à son compagnon de camp et balança sa verdure dans le feu avant de retourner dans la végétation et de revenir quelques secondes plus tard, ses prises en main.- Nan j'déconne, j'espère que t'aimes aussi la viande parce que là, même Fol en boufferait pas autant, quoi que t'as l'air d'avoir de la place. -elle observa un peu plus l'abri puis eut une petite moue- C'pas si mal, tu fais quoi dans la vie ? Guide touristique ? -Tout en parlant elle traîna l'un des deux cadavres près du feu et planta l'une de ses épées sous une plaque, tranchant sur plusieurs centimètres par accoups avant de tirer sur l'extrémité de la plaque en faisant levier et de l'arracher.-

Les bestioles qui crèvent:

[Cassius]

Cassius regarda faire la renarde, l'air terne. Elle l'avait réveillé avec sa tirade de bimbo. Il grommela un instant, se frottant les yeux. Puis il vît les prises : mon dieu, de quoi cela pouvait-il bien s'agir?

"- Nom d'une bourrique, tu appelle ça de la nourriture? Est-ce seulement comestible? On dirait des limaces géantes en moins ragoûtantes! Je ne sais pas cuire les crustacés, et encore moins ceux qui ressemblent à des monstres sortis tout droit de l'enfer!"

Il ponctua ses paroles d'un coup de marteau sur la proie la plus proche, qui recommençait à bouger. Une giclée de sang noir aspergea la chatte et Cassius. Il vit sa moue dégoûtée s'agrandir sur son visage. Cassius éclata d'un rire gras et tapa à nouveau sur la carcasse, rependant des fluides un peu partout. Un boyau tomba sur le museau de la furie, qui était clouée sur place. Cassius se mit sur la pointe des pieds, les doigts en l'air, en laissant à nouveau tomber sa massue sur les cadavres, pour une dernière giclée de sang.

"- Oups ! Mon marteau m'a échappé des mains. On dirait que princesse tango-couteau aime la tripe de limace obèse, elle en a partout sur le nez! Sans rire, le prochain coup ramène nous des cailloux ou de la vase, ces trucs sont ignobles !"

Alors que Cassius faisait des mouvements amples pour mettre en avant telle ou telle manie de son interlocutrice de façon dévalorisante, il ne remarquait pas que les proies ramenées par Stella cicatrisaient ... rapidement. De plus, les bruits environnants avaient cessé, et des formes inquiétantes - en grand nombre- se rassemblaient autour du campement. La chatte remarqua rapidement ce qui se passait, et jeta des regards alentours.

Cassius vit l'attitude de la renarde et se retourna vers les buissons. Ce qu'ils virent était gros et musclé, une version épaisse des monstres ramenés ici. Une version énervée aussi...

[Follow & Stella]

Stella regarda le minotaure, juste après sa première remarque, et prit un air surpris avant de désigner le sol du bout de carapace comme une évidence.


-Bha si ça t'plaît pas tu peux toujours te mettre à quatre pattes et brouter, de ce que j'ai vu tu fais copain copain plutôt facilement avec le sol.


Elle le laissa ruminer et s'attaqua à la plaque de chitine suivante, jouant de son épée qui crissaient à la fois contre la résistance du dos et contre les vertèbres du monstres à force qu'elle le charcute. Elle n'eut pas le temps de bouger lorsque la masse s'abattit sur la bestiole d'à côté, transformant son échine en une myriade de petits bouts d'os et de chitine, ainsi qu'en un geyser de sang, lequel se retrouva bientôt mêlé d'entrailles avec les coups à répétition du minotaure.
La fourrure de la féline se hérissa sur cette constatation, elle avait des viscères sur le museau, du sang plein la fourrure et sa combinaison, mais pas seulement. Elle avait l'habitude d'être couverte de sang, là cil se mêlait à un broya de chairs et d'organes qui giclaient en une espèce de sirop aussi répugnant au contact qu'à l'odeur. Si elle avait été plus sensible à ce genre de choses elle aurait vomit sur la carcasse qu'elle dépeçait. A la place de cela, elle toisa le minotaure d'un regard noir, bien que, dans son fort intérieur, et même si elle ne l'avouerait pas, il l'amusait. Stella adorait se moquer des autres, et avoir quelqu'un qui lui tienne tête sur ce domaine, c'était terriblement amusant pour elle, cependant il lui fallait faire face à un nouveau problème, ça approchait, vite, et bruyamment.


La féline pivota sur elle même, ses armes en main. Nonchalamment elle attrapa une viscère qui traînait là, un bel intestin bien gorgée de matière fécale en devenir, et le projeta au visage de Cassius tandis qu'un nouvel ami se présentait à la fête, et c'était de loin le plus aimable des trois personnages présents ! Il fit soupirer Stella, ses deux potes à lui étaient bien mort, l'un avait déjà deux bout de carapace arrachés, la chair charcuté, et le troisième attendait en pendouillant. L'autre avait... explosé, les dernières parties chaudes de son corps se déversant actuellement sur le mufle d'un certain minotaure un peu grande gueule. Bien, il allait falloir régler ça vite, avant que ça la dérange vraiment dans ses envies du soi, à savoir bouffer et glander.


La grosse bestiole commença à sa rapprocher d'un pas pesant. Prenant son élan, Stella pivota sur ses hanches, bras replié, et le tendit en lui envoyant une épée dans cette grande bouche qu'il semblait tant apprécier ouvrir pour en émettre un crissement à la limite du supportable. Elle le rata de peu, au lieu de lui transpercer le crâne de part en part l'arme se bloqua dans la mâchoire supérieur, lui transperçant une partie de ce bec osseux proéminent. Stella grommela, puis elle esquiva un coup qui la visait, et écrabouilla au passage un peu plus ce que le minotaure avait déjà bien aplatit. D'une roulade elle termina dans le dos du monstre, de biais, et repoussa le sol d'un bond, arme en main, pour la lui planter dans l'échine, faisant alors peser tout son poids dessus d'une secousse et souriant d'un air sadique lorsqu'elle entendit la carapace se briser. Bien, il allait commencer à souffrir, et si l'autre demeuré savait aussi bien jouer à tape la taupe mutante avec une taupe vivante qu'une taupe morte, ce gros nuisible n'allait pas faire long feu, tout occupé qu'il l'était à tenter de l'attraper elle sans prendre garde à son compagnon.

[Cassius]

Cassius saisit l'opportunité comme un obèse s'empare d'un gâteau. Non il n'utiliserait pas son marteau. Il posa son énorme paluche sur le cou de la bête, l'autre sur la carapace de son dos et se mit à tirer de toutes ses forces. Un craquement sinistre se fit entendre et la bête tenta de se retourner sans rencontrer de réel succès. Puis Cassius jeta sa carapace au loin, affermit sa prise sur la nuque, s'empara de la queue de l'animal et le souleva au dessus de lui pour lui briser les reins -désormais à nu- contre un rocher pointu. Il s'essuya ensuite le visage sans prendre la peine de se demander de ce qu'il s'agissait -grand Dieu!- et il eut raison. Les autres animaux leur fonçaient dessus. Bien qu'ils aient un air agressif, ils représentaient un moindre danger pour Cassius car leur taille n'était pas importante. Après tout, la renarde en avait trainé un à travers la forêt. Cassius les envoyer voler à coup de pieds et de poings, sans réel effort. Jusqu'à ce que l'un d'entre eux lui plante une griffe dans le mollet. Ainsi blessé, le minotaure avait grand mal à bouger, et les coupures commençaient à s'ajouter les unes aux autres. Il était déjà dans un sale état avant le combat, et cela ne faisait qu'empirer. Ils risquaient tous deux d'avoir besoin d'aide. La renarde était très rapide mais n'aurait peut être pas la force de le sauver. Qui pourrait leur venir en aide?

Cassius combattait avec l'énergie du désespoir, empalant ses adversaire avec son unique corne, jetant des morceaux de rochers, frappant des poings sur le sol. Le campement se transformait en véritable bain de sang. Mais la Renarde semblait vraiment aimer ça. Elle avait un air d'extase et de satisfaction -comme un obèse qui mangerait un gâteau- et c'était presque inquiétant.

Mais alors qu'il croyait que cela ne s'arrêterait jamais, le carnage prit fin. La zone était couverte de monstres démembrés, de sang et d'entrailles. Une odeur horrible y régnait. Quelques animaux continuait de trembler au sol mais aucun ne semblait pouvoir régénérer les blessures commises par les deux compères. Après tout, bien qu'ils n'aient arrêté de se lancer des invectives, les deux s'entendaient plutôt bien. Cassius s'assit sur un rocher relativement sec et regarde le cadavre au sol. Il eut un large sourire.


Il se retourna vers la Renarde et lui lança un intestin bien remplit au visage. Il se fit alors la réflexion qu'il n'allait pas si mal après tout.

"- BATAILLE D'ENTRAILLES !"

[Contenu sponsorisé]