Le Cabinet du Docteur Franken Fran est Ouvert.

[Franken Fran]

La porte de la salle de torture numéro quatre était très différente des autres. Pour commencer, elle était repeinte en blanc. La salle elle-même avait subi un sérieux ravalement de façade avec l'arrivée du docteur, tous les murs ayant été blanchis à la chaux, le sol recouvert d'un racréage vert inégal et les torches fumantes remplacées par des lanternes à l'huile nettement plus propre.

Sorti de là, tout était dans les détails. Tous les instruments de torture étaient toujours en place, prêts à vivre leur seconde vie comme instruments thérapeutiques de rééducation pour monstre peu motivé. Le brasero qui devait normalement chauffer au rouge les tisonniers et autres joyeusetés moyenageuses chauffait à présent une bouilloire en porcelaine, nimbant la pièce d'une odeur de thé très sucré. Il était difficile de voir où s'arrêtaient les instruments de torture et où commençaient le matériel de chirurgie, les dragons ayant par exemple des rages de dent il fallait du matériel proportionné.

Bien installée dans un siège pourvu de solides sangles, assise sur un coussin confortable, Fran profitait d'un moment de pause en sirotant un thé tout en feuilletant un livre qui comptait les abominations effectuées par un comte dément sur ses ouailles terrorisées. Franken Fran grimaçait de temps en temps à l'énoncé d'un procédé ridiculeusement inutile. C'était soit le pire psychopate qui ait existé ou le chirurgien le moins doué de sa génération...

[Cirno]

Sans dire un mot, Cirno monta sur Félina, puis elle la mena jusqu'au premier étage du donjon, traversant les couloirs à une vitesse convenable... C'est à dire à la vitesse limite à laquelle Cirno parvenait à se maintenir sur la panthère, dont la vitesse n'avait d'égale que l'agilité et la dextérité avec laquelle Félina parvenait à slalomer entre les différents résidents croisés. Sans pour autant analyser tout ceux qu'elle croisait, Cirno pu remarquer la grande variété des habitants : gobelins, orcs, garoux, slimes... Dont beaucoup étaient dans son cas : chassé par les humains et venu trouver refuge ici.

D'un coup, Félina s’arrêta devant une porte, qui contrairement aux autres de l'étage, était peinte en blanc, avec dessus écrit avec une écriture appliquée et soignée : "Cabinet de Franken Fran, ouvert tout les jours". Cirno descendit de Félina, qui se transforma en sa forme humaine.

-Merci encore.

-Mais de rien, à la prochaine !

Félina s'éloigna, laissant ainsi Cirno seule devant la porte... Non rassurée, elle prit une grande inspiration avant de toquer et d'entrer dans le supposé cabinet du docteur Fran... Les murs blanc et le sol vert donnaient à la salle une ambiance apaisante, qui se retrouvait accentuée par l'odeur du thé de la dame, assise au milieu de nombreux objets bizarre que Cirno ne connaissait pas. La dame en question était vêtue de blanc, et ses yeux dévisageait la petite fée de l'entrée, lui demandant de rentrer.

-Bonjour Madame Fran, on m'a dit que vous pouviez m'aider. Cirno se tourna pour lui montrer son dos. Quelqu'un m'a cassé mon aile, est ce que vous pensez pouvoir faire quelque chose pour la soigner ?

[Franken Fran]

Quelqu'un venait de frapper à la porte. Bon point. Il y en avaient trop qui avaient l'habitude de défoncer les portes, voir même de passer à travers le mur. Elle avait donc affaire à quelqu'un qui a assez de cerveau pour lier le mouvement descendant de la clenche à la possibilité d'entrer dans une pièce sans tout casser. Elle leva les yeux de son livre. Puis les rabaissa. Et les baissa encore. La jeune fille n'était pas une enfant, car les proportions n'étaient pas bonnes. Plutôt une version miniature d'une adulte. Pas une naine non plus, car elle ne voyait aucun des stigmates propres aux différentes variétés de nanitude.

Avant qu'elle ait le temps de poser une question, la créature se retourna et montra une paire et demi d'ailes diaphanes. Une fée! Sa première fée. Il fallait marquer le coup. Tranquillement, Franken Fran fini son thé avant de le poser sur un petit meuble qui était en fait un système pour broyer les doigts recouvert d'un drap blanc. La doctoresse sourit à la nouvelle venue, mettant en jeu toute une série de sutures sur son visage.

"Bonjour et bienvenu dans mon humble cabinet. Permettez-moi tout d'abord de voir l'étendue des dégâts. Mademoiselle...?"

Le nom était tout ce qu'il y avait de plus accessoire en temps normal, mais elle avait envie qu'elle reste un peu, sans avoir besoin de l'attacher par exemple. Les fées étaient réputées pour s'évaporer à une vitesse qui faisait baver d'envie un seau d'alcool posé sur un volcan. Elle s'approcha et se pencha en avant, regardant l'aile brisée sans la toucher. Elle avait tout un stock de membres de réserve, même des ailes d'oiseaux géants et un lot de griffes et de crocs à donner envie à un museum d'histoire naturelle. Mais les ailes de ce genre sont un peu particulières, Fran ne s'étant jamais sentie l'esprit d'une épingleuse de lépidoptères, elle n'avait rien pour ce genre de situations...

"Huuum. Je peut vous greffer un autre type d'aile. Ou encourager la pousse d'une autre paire d'ailes d'insectes. Le plus dur c'est que si je prends des ailes d'un autre type elles seront forcément plus lourdes que les ailes d'origine. Et faire pousser une seconde paire... Comment dire... Il faudrait vous greffer un système nerveux d'insecte volant avec deux paires d'ailes pour gérer la coordination. Ah la la, c'est pas facile..."

Il y avait une troisième voie, mais elle était encore à l'état d'hypothèse. Soigner... Mettre une attelle... Une greffe spécifique... Ça pouvait marcher... Mais ça serait dur de trouver le matériel... Franken Fran tournait autour de la petite chose fragile en réfléchissant.

[Cirno]

Un énorme frisson parcourra tout le corps de la fée lorsqu'elle entendit les "solutions" proposées par Fran... Etait-ce une plaisanterie ? En tout cas Cirno la trouvait de très mauvais gout (la plaisanterie). Elle failli répondre très méchamment et très agressivement, mais elle se retint, du fait que même si elle semblait un peu folle, si elle était vraiment capable de faire ce qu'elle proposait, elle avait un grand talent... Si on savait demander ce qu'on voulait...

Visiblement Fran pensait que les ailes en elle même qui permettait, par leurs battements, à Cirno de voler, or ce n'est pas exactement le cas... Elle même ne savais pas exactement à quoi servait ses ailes, mais tout ce qu'elle savait, c'est que lorsqu'elle sont cassées ou abimées ses pouvoirs sont amoindris. Elle devait donc décrire avec précision qu'elle ne voulait que son ailes cassé soit comme l'autre. Elle prit la parole, avec l'intonation la plus sérieuse possible.

-En fait, si vous pouvez le faire, j'aimerai juste que mon aile brisé soit comme l'autre. Sinon je ne récupérerai pas mes pouvoirs. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis qu'on me l'a brisée, je suis incapable d'utiliser pleinement mes capacités. Je récupère petit à petit certains de mes dons, mais c'est vraiment trop trop long... Je sais pas si vous l'avez bien remarqué, mais c'est de la glace...

Malgré l'attention qu'elle avait prise pour ne pas critiquer Fran, la dernière phrase était sortie toute seule, sur un ton un peu sarcastique. Elle aurait bien aimée revenir en arrière et ne pas la dire, et cela se voyait clairement dans la manière dont elle s'est interrompue et la manière dont elle avait mise ses 2 mains devant sa bouche. Cirno regardait Fran, en espérant qu'elle ne serait pas vexée à cause de sa phrase un peu déplacée.

[Franken Fran]

Fran continuait de tourner autour de sa désormais certaine future patiente. Elle n'avait encore jamais eu de fées et n'avait pas la moindre idée de son anatomie interne. Quel dommage que ce ne soit pas pour une ablation de l'appendice... D'ailleurs, ont-elles un appendice? Fascinant, scientifiquement parlant. Dans un coin de son esprit, elle envisageait toutes les possibilités quand la petite fée la ramena à la réalité. En glace? Vraiment? Fran se pencha et regarda avec intensité l'aile brisée. Avec une telle intensité, en fait, que son oeil droit quitta son orbite mais elle le rattrapa avec aisance avant de le remettre en place, continuant la discussion comme s'il ne s'était rien passé.

"De la glace? Il ne s'agit pas de carapaces protégeant les vraies ailes, comme les scarabées?"

Elle avait l'air un peu déçue. Et un peu désappointée aussi.

"Réparer de la glace, est-ce vraiment un travail de médecin? Enfin, si ça a un lien avec tes pouvoirs, c'est que ça doit nécessiter plus qu'un marchand de glace..."

Cherchant un mètre de couturier, Fran mesura l'aile intacte avant de mesurer celle qui est endommagée. il y avait un plan qui prenait forme.

"Avant d'aller plus loin, juste une question : Si je te rajoute de la glace sur l'aile, va-t-elle fondre? Ou il faut un certain type de glace?"

Oui, oui oui... Il y avait la chambre froide utilisée pour la torture... Et la baignoire pour la noyade... Sans parler du métal bizarre qu'elle s'était procurée... Oui, ça devrait le faire...

[Cirno]

Fran ne semblait pas avoir prit mal la remarque un peu cinglante de Cirno, au grand bonheur de cette dernière. Soulagée, elle écouta attentivement Fran pour essayer au mieux de l'aider. Mais à l'oreille, à l'intonation de Fran, Cirno devina que Fran était déçue du fait que ses ailes soient faites de glace, contrairement à Félina qui, quand à elle, en semblait complètement gaga. De plus, Cirno failli fulminer et crier au scandale lorsque Fran afficha sa déception en disant que ce travail n'était pas de son ressort ! Même si elle se rattrapa ensuite, Cirno commençait sérieusement à s'interroger sur le fait qu'elle allait vraiment l'aider... Toutefois, lorsque cette dernière parti cherche un mètre, elle s'en voulu d'avoir douté d'elle.

Reprenant espoir, elle resta très attentive, cependant, la dernière question du docteur la laissa très perplexe... Elle allait devoir expliquer son ressenti avec énormément de clarté, si elle voulait être certaine d'être bien soignée.

-En fait, même si c'est de la glace, je les ressent comme une partie de mon corps. Si on touche mes ailes je le ressent... Par contre, je ne sais pas trop si de la glace rajouté va fondre ou si je vais bien l’assimiler comme une partie de moi... Après je ne sais pas si ça peut t'aider, mais j'ai toujours vécu dans un lac, avec pleins de grenouilles !

Elle n'y connaissais absolument rien à la médecine, et comprenais encore moins les intentions de Fran, alors mais si elle ne voyait pas en quoi cette dernière précision pouvait être utile, elle l'avait dite avec un air qui donnait une impression d'importance capitale... Également parce que elle avait toujours trouvé drôle le fait de congeler des grenouilles.

[Franken Fran]

La petite fée semblait compter sur elle par à-coup, son comportement errant entre le doute et la confiance. Ce n'était pas grave, c'était l'attitude standard de ses patients. S'ils ne s'enfuyaient pas en entendant son pronostic (si elle ne fermait pas les portes avant) ils avaient l'air le plus souvent étonnés. Voir hallucinés.

"Il faudrait essayer pour voir alors... C'est ça ou trouver une fée des glaces morte pour lui prendre ses ailes."

Alors comme ça les ailes sont le prolongement de sa personne et elle a des sensations? Dans ce cas, le plan avait des chances de marcher. Ce n'était qu'une suture à froid en fin de compte. Laissant là la fée, Fran alla à une vierge de fer qu'elle ouvrit. A l'intérieur, en équilibre sur les piques, des planches faisaient office d'étagère. Elle prit deux gros paquet emballés dans du tissu et perforés en plusieurs endroits. Rien ne semblait en suinter.

"On va commencer à faire comme pour un dentiste : prendre une empreinte."

Elle ouvrit les paquet et la fée vit une masse argileuse rouge. Massant énergiquement en y mêlant de l'eau, ça prenait rapidement l'apparence d'une bouillie peu ragoûtante.

"Ensuite, il faudra créer la prothèse de glace et la souder à l'aile. Ce sera amusant!"

Effectivement, Fran semblait s'amuser. Se lancer dans un nouveau pan de la science monstruologique était toujours passionnant.

[Cirno]

"Il faudrait essayer pour voir alors... C'est ça ou trouver une fée des glaces morte pour lui prendre ses ailes."

*Essayer... Je veux bien essayer mais essayer quoi ? J'y comprend plus rien moi...*

Malgré toute la bonne volonté de la fée, elle n'arrivait pas à commencer à comprendre la logique de Fran, ni ses idées. La seule chose qu'elle compris réellement, c'est qu'elle était sérieuse dans son premier plan de lui greffer des ailes d'insectes. Elle avait donc un énorme talent pour affirmer ça avec tant d'assurance... En pleine réflexion, elle mis du temps avant de remarquer que Fran était partie chercher deux paquet bizarres dans son armoire

"On va commencer à faire comme pour un dentiste : prendre une empreinte."

Cirno s'était vite rendue compte que ce n'était pas vraiment le moment pour poser la question "C'est quoi un dentiste ?" ou encore "C'est quoi une empreinte ?". Ne cherchant pas à trouver la réponse d'elle même, elle se contenta d'observer les actions de Fran. Les paquets contenaient une sorte de terre rouge, elle mélangea la terre avec de l'eau, et elle finit par obtenir une espèce de pâte bizarre...

"Ensuite, il faudra créer la prothèse de glace et la souder à l'aile. Ce sera amusant!"

Même si elle ne connaissais pas le mot "prothèse" non plus, elle compris vite de quoi elle voulait parler : elle allait créer une aile à partir de celle qui était encore intacte... Bon elle avait aucune de ce qu'elle allait faire ensuite, mais au moins, elle avait réussi à accrocher à une partie de l'esprit brillant mais tordu de Fran.

Lorsqu'elle fini de malaxer ses pâtés, elle invita la fée à s'assoir sur une petit table, et prit à peu prêt la moitié de la pâte qu'elle a créé. Une fois que Cirno s'était assise, elle commença à appliquer la pâte sur la moitié de l'aile intacte. Elle faisait bien attention à faire en sorte qu'elle puisse, une fois la pâte sèche, la retirer sans ne rien casser. Une fois que la pâte dut sèche, elle appliqua l'autre moitié de celle-ci sur l'autre moitié de l'aile. Telle une artiste, elle recouvra parfaitement la totalité de l'aile, tout en laissant libre la retraite des demi moules ainsi formés.

Pendant ce temps d'attente qui fut plutôt long, Cirno ne bougea pas, mais ne put s’empêcher de grimacer un peu : elle avait une folle envie de faire battre ses ailes pour enlever la pâte, car le poids rajouté était un peu lourd pour elle, surtout dans son état de fatigue, mais elle tin bon, d'un part parce que c'était nécessaire, et d'autre part pour aider au mieux la docteur, qui se donnait pour l'aider, alors qu'elle ne la connaissait même pas. Même si d'après ce qu'avait dit Félina, c'était son boulot, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu chanceuse... Pas forcement anormal lorsqu'on a vécu toute seule pendant toute sa vie.

HRP:

[Franken Fran]

Une fois que les moules furent retirés, Fran guida la fée sur une chaise, celle qu'elle avait occupée à l'entrée de Cirno. Pas de liens de cuir ou autre cordes, elle voulait juste l'installer pour lui donner du thé.

"Bien, à présent je vais sculpter la prothèse, veuillez patienter..."

Le thé était aux herbes vertes médicinales, lui donnant un goût très amer que Fran noyait sous du sucre au kilo. Les biscuits étaient faits par des humains, elle se les étaient procurés dans une pâtisserie à un prix dérisoire (ils étaient pressés de la voir repartir quand elle avait commencé à loucher sur la scoliose du patron). Laissant Cirno face à ce goûter imprévu, Franken alla à une armoire et l'ouvrit. Elle contenait différentes parties de corps humains qui flottaient dans des gros flacons. Elle préleva quatre bras que, sans plus de cérémonie, elle se greffa au torse. Ils semblaient avoir les mêmes sutures que le reste de son corps et ils obéissaient au moindre de ses ordres. S'emballant dans une lourde cape qui avait des ouvertures pour les membres supplémentaires, elle fit un petit sourire à sa patiente.

"Ce ne devrait pas durer longtemps..."

Franken Fran rentra dans une pièce un peu particulière : ses murs étaient couverts de givre et on voyait à l'intérieur par une vitre glacée. Ce n'était pas une chambre froide de conservation, c'était une salle de torture spéciale où on faisait mourir de froid à petit feu. Fran avait juste greffé une clenche de porte du côté interne pour en faire une annexe de son petit cabinet médical. Avec les moules, elle créa une réplique du bout d'aile intact et un autre du bout d'aile cassé. Se plaçant face à un bloc de glace très dur et armée de six pics à glace, elle usa d'un miroir pour avoir la version inverse de l'aile intact. Pendant une vingtaine de minutes, la glace se fit débiter à une vitesse effrayante, transformant en neige tout ce qui était inutile.

Au final, il ne restait plus qu'une prothèse avec la partie brisée copiant la partie intact de l'aile de Cirno. Franken Fran revint dans le cabinet, gelée mais heureuse.

"Vvv... VV... Voila. IIIIlll Faut p.. p... Plus que la... la... plaque."

Sans davantage d'explications, elle tituba vers une autre vierge de fer pour en sortir un flacon qui semblait contenir une boule grise grossière. S'armant de petits marteaux, Fran retourna vers la salle glacée et appliqua la boule sur la prothèse, sur la partie brisée. Frappant doucement mais à un grand rythme, elle applani la boule jusqu'à ce qu'elle corresponde parfaitement à la zone. C'est une Fran à la limite de la congélation qui remit les pieds dans la salle de torture, se réchauffant les six bras au braséro.

"C... C... C'est B...b...bon. Dès qu.. qu... que je vais mieux... On... va... terminer..."

Elle avait un sourire bizarre, presque halluciné.

HRP : Tu ne vois pas où Fran veut en venir? Alors c'est que je la joue bien! /HRP

[Cirno]

Cirno fut soulagée lorsque Fran retira les moule, mais surprise lorsqu'elle l'invita sur la chaise sur laquelle elle était lorsqu'elle est entrée, lui demandant gentiment d'attendre le temps qu'elle s'occupe de la prothèse. Le thé que lui avait proposé Fran avait une drôle d'odeur, si bien que dans un premier temps, elle préféra regarder ce qu'allait faire la docteur... Mais dès qu'elle se fixa des bras supplémentaires, Cirno avala la moitié de son thé d'un coup pour penser à autre chose. Sans forcément être super agréable au palet, le thé avait le mérite de détendre les muscles un peu contracté et de soulager un peu la fatigue du au récent effort qu'elle venait de faire. Elle était sur le point de s'assoupir lorsque Fran repris la parole, elle avait un immense manteau bien épais qui laissait passer ses désormais six bras, et elle affichait un petit sourire... Heureusement que Fran ne lui avait pas posé de question : elle était un peu trop sous le choc pour répondre quoi que ce soit.

Il fallu bien 2 minutes pour que Cirno retrouve un peu ses esprit. N'ayant pas vu l'endroit ou était partie Fran, elle se leva pour la chercher. Elle repéra rapidement la chambre froide ou Fran était occupée à faire de la sculpture sur glace. Ne voyant pas grand chose d'autre, elle se demanda ce qu'elle voulait faire, mais comme cela ne changeait pas depuis qu'elle était arrivée dans le cabinet, elle ne s’inquiéta pas plus que ça. Elle se contenta de hausser les épaules, avant de retourner s'assoir sur la chaise de Fran.

Elle gouta aux biscuit : les enfants qui jouaient près du lac en avait régulièrement dans leurs poches. Maintenant elle comprenais pourquoi. Elle trouvait ça vraiment super bon, tel une enfant, elle se jeta sur un 2e, puis un 3e... avant de percuter qu'ils ne lui appartenait pas vraiment et que du coup elle ne devait pas en abuser... Se sentant bien mieux après ce petit repas, elle jeta un coup d’œil autour d'elle et tomba sur un amas de papier avec des écritures dessus... Curieuse, elle les ramassa pour les lire. Déjà que de base elle n'avait pas souvent eu l'occasion de lire ou d'écrire, les premières pages bourrés de mots à la prononciation impossible et au sens inconnu la dissuadèrent de poursuivre en cette voie. Se résignant, elle fini tranquillement le thé, en attendant le retour de Fran.

Elle revint une première fois, faisant un passage éclair dans la salle pour récupérer des marteaux avant de repartir. Elle semblait déjà frigorifiée, et ce n'était rien comparée à l'état dans laquelle elle revint peu de temps après, littéralement congelée. A peu de choses prêt dans l'état dans lequel Cirno avait renvoyé ses premiers agresseurs. Et pourtant, elle souriait, bizarrement, mais elle semblait contente, et bien plus que satisfaite. Cirno vu surprise d'entendre qu'elle avait presque fini, de ce fait, elle ne put contenir sa joie, et s'exprima, super excitée.

-Oh merci, merci beaucoup ! Je vais vous attendre dans la salle !

Elle sauta littéralement de la chaise, et se précipita dans la salle froide. Malgré sa tenue légère, elle y trouvait la température tout à fait agréable, n'était-elle pas une fée des glaces après tout ? Elle failli tomber à la renverse lorsqu'elle vit l’œuvre d'art de Fran : C'était au détail prêt la copie exacte de son aile qui lui faisait tant défaut. Complètement abasourdie et heureuse, elle en tomba sur les fesses. Cirno se mettait à pleurer de joie, n'arrivant même plus à prononcer des syllabes compréhensible...

[Franken Fran]

Encore heureux qu'il ne s'agissait pas d'un travail chirurgical : ses doigts étaient tous engourdis. Il allait falloir plusieurs minutes pour que ses membres aient acquis assez de mobilité pour la suite. Pendant ce temps, la fée était allée dans la chambre froide et manifestait sa joie de façon claire et imprécise. Fran hocha la tête pensivement. Elle était motivée on dirait. Temps mieux. La suite était facile sur le papier mais tendue dans la réalité. Il allait falloir procéder d'une façon qui paraîtrait un peu... extrême. Mais Franken Fran avait beau retourner le problème dans tous les sens, il n'y avait que cette façon de faire qui garantissait un résultat parfait. Elle ne pouvait pas tolérer un résultat qui ne le soit pas.

Une fois que la vie était revenue dans ses membres gourds, elle ôta les bras surnuméraires et enfila une autre tenue très étrange. Elle ressemblait trait pour trait à un scaphandre sous-marin car il s'agissait effectivement de ça. A la place de l'arrivée d'air normalement sous forme de tuyaux il y avait deux grosses bonbonnes sous pression. Elle prit un petit flacon thermos dans son gros gant avant de tituber vers la salle congelée. Elle n'avait jamais été solidement charpentée et les vingt cinq kilos de la tenue lui donnait l'impression de concourir à un championnat de lenteur. Avant de pénétrer dans la pièce, elle enclencha une pompe et finit par fermer la porte derrière elle, se trouvant seule avec la fée.

"Parfait. A présent, je vais vous expliquer ce qui va suivre. Je vais poser cette plaque métallique sur l'aile brisée puis mettre la prothèse dessus. De cette façon, ça va se souder... heu..."

La voix parvenait de façon étouffée et Fran se rendait compte qu'elle allait un peu vite en explication. Ne résistant pas, elle expliqua la suite.

"Ce métal est du sodium. Il prend feu et se dissous totalement au contact de l'eau. Je vais donc verser une goutte d'eau sur le bord et la réaction en chaîne, en faisant fondre la surface de la glace, va entrainer la formation d'une fine pellicule d'eau entre l'aile et la prothèse. Avec le froid environnant, cette eau va geler presque immédiatement et souder les deux parties ensemble."

C'est maintenant que venait la partie la plus sensible.

"La bonne nouvelle, c'est que vous ne sentirez rien. La mauvaise, c'est que vous serez techniquement morte. Voyez-vous, le problème avec le sodium c'est qu'il réagit aussi au contact de l'oxygène s'il y a de l'eau à proximité. Et il explose. Je suis donc en train de vider l'air de la pièce pendant que je vous parle. Quand vous tomberez au sol, étouffée, c'est qu'il y aura trop peu d'air pour faire exploser le sodium métal et je pourrais opérer sans risque. Ne vous en faites pas, je vous ranimerait juste après!"

[Cirno]

Cirno ne fit même pas attention a Fran lorsqu'elle revint avec un accoutrement fort étrange, elle ne remarqua ça présence que lorsqu'elle se mit à lui parler. Elle ne compris rien aux explications théoriques de la remise en place de l'aile, mais elle avait compris le message essentiel : c'était bientôt fini, et bientôt elle allait de nouveau pouvoir reprendre sa vie normale, voler, batifoler, geler des choses... Sa joie fut coupé d'un coup, comme si on venait de la transpercer avec une lance particulièrement bien entretenue dans le cœur, à l'entente du mot "morte", Cirno ne bougeait plus, le regard perdu, son visage figé, son cœur accélérant de plus en plus. Elle avala les paroles qui suivirent, elle n'y compris rien, mis à part qu'elle pouvait mourir, sans comprendre pourquoi.

Rien ne pouvait plus la raisonner, elle courut dans tout les sens, criant en permanence "Je ne veux pas mourir !", tout en pleurant toutes les larmes de son petit corps. D'un mouvement, elle essaya d'ouvrir la porte, sans aucun succès, toutes ses forces l'abandonnaient, et toute la fatigue ressurgissait. Reprenant un cycle de panique et de cris, elle se retourna à un moment vers Fran, qui paraissait tellement impénétrable avec sa tenue fort étrange. Elle la frappa, la houspilla, tout en continuant de sangloter. Elle ne comprenais pas, elle ne voulait pas comprendre. Elle allait se faire tuer pour se faire soigner? Son esprit ne pouvait concevoir une telle méthode. Elle continua à la frapper, avec toutes les forces qui lui restaient, sachant que comme l'air commençait à se raréfier, cela ne servait absolument à rien.

A bout de forces, n'arrivant presque plus à respirer, elle s’accroupit devant la réplique de son aile. Elle les voulait absolument, mais pas au point de mourir. Exténuée, dans un dernier sanglot, elle tomba sur le dos, laissant visibles ses petites mains, dénuée de toute cicatrice révélant la moindre coupure...

[Franken Fran]

Comme Franken s'y attendait de la part de sa patiente (de tous ses patients en fait, allez savoir pourquoi...) elle commença à paniquer. Ce qui était encore mieux vu qu'elle consommait plus vite l'oxygène et permettrait d'agir avant que l'eau dans le thermos ne se refroidisse trop pour devenir inutilisable. Quand elle chuta sur le dos et commença à convulser, Fran se pencha sur la fée pour vérifier le moment où elle serait totalement inconsciente et la dernière chose que Cirno vit fut le visage patient de la doctoresse.

* * *

Cirno se réveilla couchée sur le ventre, sur une table en bois. L'air était frais mais plus aussi froid que dans la chambre froide. Pourtant, par le maigre champ de vision qu'elle avait, elle pouvait voir qu'elle se trouvait toujours dans cette pièce. Il y avait aussi une chaise dans son champ de vision. Et sa robe dessus. Avant de pouvoir réagir, une apparition cauchemardesque fit irruption devant son visage. Un visage couvert de bandages, de pansements et de sutures, la tête entourée d'une large bande blanche maintenue en place par quelques épingles.

"Vous vous réveillez? Bien! L'opération s'est parfaitement passée! Vous êtes restée inconsciente près de cinq heures et j'ai un thé en train de chauffer. Intéressée?"

Fran repartit en boitant, prenant appui sur sa canne. Sa jambe gauche était emballée dans un plâtre et son bras droit était en écharpe. Elle passa par la porte totalement détruite de la chambre froide pour aller récupérer le thé.

[Cirno]

La petite fée eut l'impression de s'être réveillée seulement 5 minutes après son évanouissement, mais elle ressentait une grande fatigue dans tout son corps. Elle peina à entrouvrir les yeux, pour entrevoir sa robe sur la chaise qui était en face d'elle. Cette vision, elle n'eut pas le temps de l’interpréter, que déjà Fran se montrait, avec son enthousiasme habituel, et une tête tellement couverte de bandage en tout genre qu'on aurait dit une momie. A peine surprise par cet accoutrement pour le moins original (du en partie à au fait qu'elle s'était déjà rajouté 4 bras, et également au degré d'amorphitude de la fée), la doctoresse lui dit néanmoins que son "opération" c'était bien passé, nouvelle qui malheureusement n’atteignit pas la réflexion de la fée, encore complètement dans le gaz.

Ce n'est qu'une petite demi heure plus tard que la fée arriva enfin à se lever, demi heure pendant laquelle Fran l'avait laissé tranquille. Toujours à mi chemin entre le sommeil et le réveil, elle enfila sa robe qui était sur la chaise, et commença à regarder un peu autour d'elle. La salle était presque normale, si ce n'est que la porte était étrangement... Absente... Dans sa grande majorité... Elle avait été ravagée par quelque chose, mais quoi donc ? En se posant la question, Cirno se rappela le but premier de sa visite ici : son aile. Fran avait dit que l'opération s'était bien passée. Pour vu que c'était vrai, malheureusement il n'y avait pas de miroir dans la salle froide... Néanmoins, elle ne ressentait pas une fatigue douloureuse au niveau de l'aile auparavant brisée, c'était déjà ça.

Elle sorti de la salle froide, et arriva directement dans le cabinet, ou Fran était encore en train de faire du thé. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle remarqua dans quel état elle était : son corps tout entier était semblable à sa tête : momifié par les multiples bandages. Tiraillé entre la curiosité et la raison, Cirno ne pu s'empêcher de vouloir savoir ce qui c'était passé pendant son inconscience, pourtant, une partie d'elle même préférait ne rien savoir, ce qui, dans les circonstances actuelles, semblait bien plus raisonnable.

-Euh... Vous pouvez me dire ce qui s'est passé durant ces dernières heures ?"

La curiosité l'avait emporté sur la raison une fois de plus... Mais pendant qu'elle posait la question, elle se vit dans la théière, avec ses deux ailes parfaitement intactes. Un grand sourire pouvait se lire sur le visage de la fée. Elle était presque en train de fondre en larme tellement elle était contente que le calvaire soit enfin terminé, car si elle était encore là (l'aile), cela voulait dire que Fran avait réussi son opération, sinon l'aile se serait détaché d'elle même, ou se serait brisée sans aucune raison apparente.

[Franken Fran]

Fran, assise sur un siège de torture, buvait tranquillement un de ses thé (se nourrissait-elle d'autre chose? Tout ses patients en doutaient) en tournant une page de temps en temps d'un carnet épais. Elle eut le sourire doux et un peu curieux qu'on les infirmières pour un patient qui revient sur ses deux jambes lorsque Cirno apparut. La petite fée eut même une question presque scientifique, ce qui fit très plaisir à la doctoresse.

"Hé bien, j'avais commencé par vous porter sur la table de la chambre froide, à poser la plaque de sodium sur la... comment dire... plaie. Puis j'ai mis la prothèse et fait couler de l'eau. La réaction fut rapide mais heureusement pas explosive. Pour la suite..."

Fran rougit un peu, s'agitant sur sa chaise. C'était bête mais elle n'aimait pas être prise en faute.

"Je suis doctoresse, pas spécialiste en mécanique des fluides... En aspirant l'air de la pièce, j'ai crée une espèce d'appel d'air monstrueux qui a démoli la porte et ce qui se trouvait derrière. A savoir moi."

Elle essaya d'agiter une main dédaigneuse tout en tenant la tasse mais se reprit avant de verser du liquide bouillant sur la petite fée.

"La tenue de scaphandrier a prit la majeure partie du choc par le heaume et le plastron, mais le bras et la jambe étaient bien moins protégés. Quand à mon visage... Hé bien, le hublot n'a pas tenu le choc!"

Elle ria comme d'une plaisanterie qu'elle était seule à comprendre. Ses yeux revinrent à la petite fée, détaillant sa façon de se déplacer, cherchant un indice de déséquilibre ou de manque d'assurance. Elle se releva, remplit une autre tasse pour son invitée-cobaye avant de la poser sur la petite table aux petits fours entre divers instruments de torture. Elle commença à tourner en clopinant autour de la fée, la regardant se déplacer ou se tenir debout.

"Ne vous en faites pas, je récupère vite. J'ai dû me greffer un nouvel oeil droit mais il est aussi bon que l'ancien. Si j'ai gardé les membres brisés c'est parce qu'ils ne sont pas détruits, il n'y a pas de raison de les jeter pour si peu! D'ici une ou deux semaines les os seront de nouveau en place. Ce sera plus rapide si un patient arrive dans un état grave, j'utiliserai un sort de soin à ce moment."

Les cercles se poursuivaient, comme un requin éclopé qui tourne autour d'un nageur sur sa planche de surf au beau milieu du Pacifique...

[Cirno]

Cirno savait bien qu'elle n'aurai jamais du demander des détails, la voilà qui se retrouvait submergé de mots tous plus incompréhensible les uns que les autres... Bon ce n'était pas exactement ça, elle ne connaissais pas le terme "mécanique des fluides", mais elle arriva à comprendre que la porte avait été détruite par quelque chose et qu'elle était tombée sur Fran, causant la majeure partie des dégâts qu'elle pouvait constater... Elle se serait bien passée toutefois des commentaires sur la manière dont elle s'était soignée... Elle haut un haut le cœur qui se serait fini en vomissement si jamais elle avait mangé un peu auparavant... Elle s'était greffée un œil ? Et elle trouvait ça presque normal ? Mais elle est complètement timbrée !...

Après une petite réflexion, finalement, Cirno se dit que ça n'aurait pas du la surprendre plus que ça venant de Fran... Par contre, ce qui commençait vraiment à l’inquiéter, c'est la manière dont elle tournait autour d'elle, en la regardant un peu bizarrement... Ou peut être était seulement à cause du fait qu'elle savait qu'elle avait son œil que depuis moins de 5 heures ? Ou peut être pas, quoi qu'il en soit Fran mettait Cirno extrêmement mal à l'aise. Tiraillé entre la politesse de demander si elle pouvait s'en aller, et entre sa raison qui lui disait de fuir à tire-d'aile, se fut finalement la politesse qui l'emporta, car même si ses méthodes étaient peu orthodoxes, Fran avait réussi à la soigner. Même si il serait mentir de dire que la fée n'en avais jamais douté.

-Excusez moi, mais est ce que je peux m'en aller ? A moins que vous ne souhaitiez vous assurer encore de quelque chose ?

Ses paroles n'allaient pas dans le sens de son intonation : on pouvait sentir qu'elle avait vraiment envie de partir, mais on pouvait également deviner une certaine fatigue.

[Franken Fran]

La patiente semblait un peu fatiguée à présent. C'était le résultat habituel après une opération tout de même! Fran avait abandonné l'idée de doper ses malades pour qu'ils sortent plus vite, ils avaient tendance à passer à travers les murs plutôt que d'utiliser les portes.

"En fait j'aurais une dernière chose à vous demander, effectivement..."

Fran clopina jusqu'à une table de torture couverte de petits bocaux de verre. Dedans, se trouvait un liquide verdâtre avec pour chacun quelque chose de minuscule qui semblait flotter entre deux eaux/ Sur tous, il y avait collé une petite étiquette vierge.

"J'ai pris la liberté de faire quelques prélèvements pendant que vous étiez inconsciente. Je vais vous cloner par petits bouts histoire d'avoir des pièces de rechange la prochaine fois que vous passez. Mais il me manque un petit quelque chose..."

Se trainant vers une armoire contenant très visiblement des pinces hypertrophiées, des marteaux cloutés et des clous rouillés, elle fouilla quelques dizaines de secondes très bruyantes avant de revenir, armée d'une plume d'oie et d'un flacon contenant un liquide noir. Se positionnant à côté des bocaux, elle prit la plume, la trempa dans le liquide et se mit en position d'écrire sur les étiquettes.

"Votre nom?"

[Cirno]

Heureusement que Cirno n'avait aucune idée des significations des mots "prélèvements" et "cloner", du coup, elle fut soulagée que Fran ne lui demande QUE son nom, ce qu'elle fit tout de suite. Fran écrivit alors son nom sur chacun des bocaux correspondant à la fée. Dès qu'elle eut fini d'écrire, Cirno dit au revoir au docteur avant de sortir de la pièce.

Elle referma doucement la porte, fatiguée mais contente de ce qui venait de se passer. Elle commença à marcher quand elle se rendit compte d'une chose assez essentielle pourtant : Elle ne savait pas où elle était, et encore moins ce qu'elle avait à faire ici, si elle pouvait rester, et en ce cas où fallait-elle qu'elle aille... Plutôt que de chercher à l'aveuglette, elle retourna voir Fran. Elle toqua à la porte puis rerentra dans le cabinet.

-Excusez moi de vous redéranger, mais comme je viens d'arriver je ne sais pas ce qu'il faudrai que je fasse... Est ce que vous pourriez me dire où je dois aller ou qui je dois aller voir si je veux rester ici?

Dans son intonation, on pouvait sentir que la fée était un peu gênée de devoir poser la question. En temps normal, elle se serait sans doute balader un certains temps avant de se soucier de ce détails (qui n'en est pas un), mais la fatigue jouait là un rôle bien plus important qu'elle ne voulait le croire.

[Franken Fran]

Avec la sortie de sa petite patiente nommée Cirno (enfin, elle avait son nom!) Fran retourna à sa position première, à savoir assise dans le fauteuil de torture, une tasse à portée de main et un livre au contenu bien sanguinolent devant les yeux. Les petits échantillons mettraient un certain temps pour croître et on verra bien si la fée allait en avoir besoin. Si ils périment avant, elle pourra toujours les disséquer. Elle avait à peine entamé le deuxième paragraphe que la petite bouille réapparue à sa porte.

"Huh? Qui voir pour rester ici? Et bien, la maîtresse du donjon je suppose. Elle s'appelle Shiru mais elle n'est pas disponible pour le moment. Une histoire de démon millénaire à invoquer je crois... Il vaut mieux attendre qu'elle ait fini pour lui parler, elle a tendance à maudire jusqu'à la soixantième génération si on essaye de la déranger pendant son travail..."

Il y avait autre chose d'intéressant. Elle ne savait pas où aller? Voila qui était prometteur. Elle désigna d'un geste ample de la tasse la salle frigorifiée en voie de réchauffement rapide.

"En attendant, j'ai une pièce de libre ici à présent. Je vais devoir attendre qu'un forgeron se blesse pour pouvoir réparer la porte de toute façon et je crois que le froid ne vous gêne pas."

Et garder une fée en observation pouvait être intéressant...

[Cirno]

Sans aucune autre forme de procès, lorsque Fran lui proposa de rester dans la salle froide dans laquelle elle avait failli mourir, elle retrouva une sorte de second souffle, un truc un peu magique, comme quoi une grande partie de sa fatigue venait de s'envoler d'un coup d'un seul. Elle ne pouvait pas déterminer si c'était principalement du au fait d'être à coté de Fran, ou la mort qu'elle a frôlé... Quoi qu'il en soit, elle n'avait clairement pas envi de rester avec quelqu'un qui potentiellement pouvait la considérer comme un instrument de... Quelque chose... de difficilement définissable...

-Ne vous inquiétez pas, je vais me débrouiller, je vais juste attendre que... Shiru ai fini, en explorant un peu le donjon. Par ailleurs, je dois remercier Félina qui m'a conduit ici. Navrée de vous avoir dérangée.

Elle ressortie, ferma la porte, et parti assez vite, toutefois sans courir. Son action était encouragé à la fois par la peur, l'angoisse, la raison et le bon sens. Un peu tout à le fois qui lui disait de courir aussi loin que possible aussi vite que possible et ce le plus vite possible. Elle ne se retourna pas, elle continua de marcher, pour retourner dans les jardins, pour se reposer à l'ombre d'un arbre, car même si elle ne crains pas le froid, vivre en permanence dans une salle en négatif, ce n'est pas forcement très agréable.

HRP:

[Franken Fran]

La petite fée nommée Cirno finit par s'envoler dans le couloir. Dommage, ça aurait été intéressant. Enfin, elle aurait de toute façon fort à faire ces prochains temps. Sans plus de cérémonie, Fran s'installa à une table et commença à écrire dans son grimoire de la main gauche (être ambidextre n'est pas utile qu'au moment d'opérer.)

La première fée des glaces que j'ai eu à soigner (nommons là sujet A) est partie totalement guérie environ huit heures après être arrivée. Je n'ai observé aucune nécrose de tissus mais c'est difficile à dire quand les tissus en question consistent en des blocs de glace. Il n'y a pas eu de fonte alors!

Après un petit sourire et une gorgée de thé, Franken repris la plume.

La physiologie des fée des glaces est stupéfiante! Les cellules de leurs corps ne souffrent pas du froid et même à des températures proches du zéro absolu, elles conservent toute leur souplesse et les liquides internes restent parfaitement fluides. Je n'ai pas pu aller très loin, suite à une stupide blessure mais j'ai tout de même prélevé largement assez de tissus pour faire des organes de remplacements standards. Elle s'est réveillée quand j'allais introduire la sonde nasale afin d'observer en direct le système respiratoire mais je le pense plus proche des humains que des monstres.

Dans un coin de la pièce, caché par un rideau, une machine ronronnait tranquillement. Fran eut un regard vers ce coin avant de retourner à son écriture, pleine d'entrain.

Finalement, cette petite patiente m'a amenée les deux solutions à mes deux problèmes : la résistance au froid et la taille! Une fée adulte ne doit mesurer qu'un mètre vingt environ et elle peut survivre tranquillement aux moins cinquante degrés nécessités par le procédé. Je n'ai jamais pu obtenir de cuves plus grande qu'un mètre trente capable de tenir à cette température polaire et le sujet B se développe très bien à présent. D'ici quelques temps, j'aurais une assistante capable de refroidir les ardeurs de mes patients les plus récalcitrants et elle me permettra de me débrouiller en attendant la réparation de la porte de la chambre froide. Mais Sujet B est un peut trop long...

Fran se tapota un écrou pensivement. Elle manquait d'imagination pour ce genre de choses...

Je vais l'appeler Dorine. J'espère que ça lui plaira.

Fin du topics.

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