Faire ses preuves [ PV Cassius et Demie ]

[Seirei]

Seirei s'apprête à partir de son monastère pour se rendre dans la forêt maudite près du donjon Kanabo. Un endroit selon lui, suffisamment dangereux pour que l'on y trouve des monstres dignes de le faire paladin. Le jeune homme se tourne avant de passer le portail extérieur. Tout le monde est là, tout le monastère s'est réunit pour le voir partir, certains pensent qu'il ne reviendra pas vivant, beaucoup même, mais aucun ne doute de sa ferveur et de sa loyauté.

- Mes frères, mes maitres... il regarde père Grégord. mon père. Je reviendrai en paladin ou ne reviendrai pas. Je le juge devant la Sainte-église.

Seirei partait ainsi dans la forêt maudite, près du donjon Kanabo, pour faire ses preuves. Prêt à tout, Seirei ne reculera devant aucune difficultés, même si c'est la mort qui vient le chercher. Il entre dans les bois d'un pas sûr. Toujours boiteux, sa démarche reste néanmoins fière. Il arpente les bois, sans vivres ni autres luxe tel qu'une couchette. Il estime que cela rendrait l'aventure fade. Il croise quelque bêtes, qu'il choisit de laisser en paix. Un animal ne suffira pas, il lui faut un vrai monstre. Un troll, ou peut-être une vouivre. Il voit grand mais peu importe, mieux vaut avoir les yeux plus gros que le ventre dans ce genre de situation. Il n'y a aucune gloire à massacrer un homme-bête de soixante centimètre.

Marchant dans les bois, il récite en chantonnant les textes religieux qu'il connait par coeur. Enfin, un grognement l'interpelle. Il se retourne pour se trouver face à un énorme félin. La créature doit faire un mètre quatre-vingt au garrot. La tension de fait sentir. Seul de faibles bourrasques de vent se font entendre, les feuilles des arbres ne font presque plus un bruit. Seirei penche la tête en continuant de chantonner plus doucement, jusqu'à se taire. Puis, prudemment, il recule en gardant le contact visuelle avec l'animal:

- Ce n'est pas toi que je veux, tu ne satisfera pas l'assemblée. Je n'ai pour le moment aucune raisons de voler ta peau. Alors ne m'en donne pas la raison. chuchote-t-il

Peut-être un peu trop confiant dans ses dires, il n'en demeure pas moins glaçant. Personne ne chantonne devant une telle bête. Personne ne garde un tel calme, tout le monde réagit, plus ou moins intensément, d'une manière ou d'une autre. A force de reculer, Seirei semble sortir du territoire de l'animal qui ne l'attaque pas. Une chance pour lui qui n'aurait sûrement pas fait le poids. Un homme à mains nues sans magie offensive ne viendra sûrement jamais à bout de ce genre de créature. Mais l'ignorance de Seirei le pousse à aller face à des dangers bien plus grands, trop grands pour lui...

Il continue sans cesse de s'enfoncer toujours plus profondément dans l'obscurité des arbres. La nuit commence à tomber. Le jeune ambitieux sourit:

- Enfin, la nuit m'apporte son voile. Les choses vont peut-être enfin devenir sérieuses.

Et il ne croit pas si bien dire...

[Cassius]

    Son péché mignon à Cassius, c'était le thé. Alors oui, on pouvait en acheter à Kanabo. Mais lui voulait un thé d'exception. Un vrai bon thé. Du coup il allait presque chaque jour chercher dans la forêt maudite -pas si hostile que ça finalement- chercher des fruits et des feuilles de menthe. Il faut dire que vu sa stature, il ne craignait pas grand chose. Un minotaure gigantesque armé d'un marteau qu'aucun homme ne pourrait soulever. Ses récentes mésaventures l'avaient couvert de plaies et de cicatrices mais le forgeron n'en avait cure; il était bien trop solide


    Alors qu'il avançait dans la forêt, il vit une plante qu'il n'espérait même pas voir un jour dans ce coin là : de la vanille black gold! Oui, c'était une vanille très rare, et elle permettait de faire d'excellents ajouts pour un thé ou même des biscuits. Cassius était enchanté à l'idée de ramener une gousse chez lui. Mais voilà : la plante était profondément caché entre deux rochers. Ce détail parut assez insignifiant au minotaure qui écarta l'un deux avec une main pour s'emparer délicatement de l'épice. Il reposa ensuite le rocher avec douceur pour ne pas abîmer la pousse et mit la gousse dans sa sacoche. On pouvait lire sur son visage le bonheur et le contentement. Que de chance ! Une vanille si rare! Mais l'heure avançait, et il commençait à faire noir. Les rayons de la Lune donnaient à Cassius un air mythique, faisant briller ses poils blancs; il était resplendissant. Mais le non avertit n'aurait pas vu en ce personnage quelqu'un de sympathique : c'était un monstre que personne n'aurait souhaité croiser à cette heure de la nuit.


    Mais la forêt était devenue silencieuse. Cassius savait ce que cela voulait dire. Un prédateur. Il regarda autour de lui. Une panthère le fixait. Elle était plutôt grosse pour une panthère. Quand elle s'attaqua à son bassin, il la saisit et la repoussa gentiment, comme un humain le ferait avec un chat un peu trop joueur. Mais l'animal s'entêta, et il dut lui asséner une frappe sèche et bien placée, ce qui eut pour effet d'envoyer le félin s'écraser contre un arbre voisin, faisant craquer le tronc. L'animal s'en alla ensuite en feulant, la démarche chaloupée. Le minotaure eut un sourire. Cette forêt était un endroit certes moribond, mais elle n'avait rien de dangereux.



   Mais alors qu'il se félicitait de n'avoir même pas saigné, il entendit une mélodie qui s'effaça rapidement. Il se retourna, certain de lui, et lança :

"- Pucko, je t'ai déjà dit de ne pas me suivre dans la forêt, tu n'est pas encore assez guérit pour faire l'andouille avec les ours!"

[Demie-coeur]

Demie-Coeur passa devant un arbre, son tronc épais et lisse en faisant un bouleau d'une circonférence respectable, bien plus que celle de la majorité de es collègues d'ailleurs. La renarde revint donc sur ses pas et parcourut le bois de l'oeil. Elle était venue pour trouver des ingrédients nécessaires à l'élaboration d'une nouvelle potion curative, non pas pour elle mais pour les automates. Aussi étrange que cela puisse paraître la renarde avait en effet bien dans l'idée d'essayer d'en construire un. Depuis quelques temps des idées d'aventures lui trottaient dans la tête et, même si l'extérieur lui faisait toujours peur, elle se sentait l'âme d'une exploratrice, modeste mais tout de même.
Le fait était donc le suivant; Si Demie prolongeait son congé elle devrait trouver quelqu'un capable d'assurer les tâches qu'elle remplissait quotidiennement. Il semblait malheureusement que personne ne veuille se dévouer, et ce malgré la quantité d'informations que la renarde pouvait fournir. La plupart la regardait avec des yeux ronds lorsqu'elle leur montrait la liste de ses travaux, avec, bien entendu, la rallonge possible si un pépin quelconque survenait. La plupart encore repartait en lui disant qu'elle était folle ou une sorte de super renarde élémentaire de souffrance pour réussir à s'infliger tout ça et conserver son sourire dans un même temps.
Puisqu'elle ne trouvait aucune créature organique ni même simplement pensante, l'experte de la maintenance s'attelait à une tâche complexe, se construire un remplaçant. Le plus difficile ne serait pas de rentrer toutes les informations dedans comme elle l'aurait crû, mais plutôt de parvenir à construire une chose aussi polyvalente qu'elle. Il lui fallait un être adaptable, rapide, réactif, capable d'endiguer brûlures, explosions, corrosion, températures extrêmes, stress, problèmes en cascades, mauvaise humeur des gens. Bref, un être qui soit comme elle, visiblement unique représentante de ce genre de personnages.
La renarde profitait donc de ce que son congé soit maintenu pour récolter tous les ingrédients. Elle possédait déjà une quantité de ressources alchimiques impressionnantes, mais parfois ne vaut la matière première encore fraîche, et le bois de bouleau conviendrait parfaitement à la potion visant à apaiser les perturbations d'ordre magique qui pourraient affecter le golem.


Le soleil jetait ses derniers rayons entre les feuilles, les ombres balançant sur le tronc blanchâtre comme autant de main signalant un au revoir jovial. Demie posa sa main en visière contre son front et observa le large disque flamboyant disparaître par les trouées de la canopée. Il ne lui restait pas longtemps avant de devoir se trouver un abri, non pas que la pénombre la gêne, la renarde avait pour habitude de ne pas forcément travailler en plein jour. Cependant elle ne désirait pas rester sur le plancher des vaches ou d'autres choses moins passives et bien plus armées questions crocs, griffes, tentacules et que ne voulait-elle pas savoir encore.
La bleutée s'empressa donc de dessiner une rune sur le tronc, un marquage qui lui assurait de reconnaître cet arbre entre milles et d'y revenir sans soucis. Temps que sa magie perdurerait, jamais elle ne pourrait oublier la position de l'arbre en fonction de la sienne, un peu comme pour le petit Poucet mais avec la fonction gps.
Satisfaite de l'avancée de ses travaux et réfléchissant déjà la façon dont elle récolterait le bois avant de le ramener pour l'utiliser, la renarde ne prêta pas une attention particulière aux endroits où elle posait les pattes. C'est ainsi qu'elle marcha sur une serpent noir, velouté, et qui rugit. Avec un sursaut de terreur pure, la renarde plaqua son bâton contre elle dans une posture défensive et pensa simplement "JE VAIS MOURIR !!!" ce qui eut pour effet immédiat d'appeler Shadden à la rescousse. Le puissant esprit ne supportait certes pas la faiblesse de son hôte, mais il supportait encore moins l'idée de disparaître à cause de cette dernière, et c'est avec la célérité d'un serpent qu'il frappant tout en se matérialisant. Une patte sur l'échine de la panthère, la gueule refermée sur sa nuque, il broya son crâne tout en l'arrachant et laissa la masse sanguinolente s'effondrer au sol.


Demie, s'en trouva traumatisée comme une poule ayant vu l'une de ses congénères découvrir ce seigneur "poulet-grillé", le cou sur le billot, dont ses maîtres parlent souvent en la regardant. Les jointures fermement enroulées autour de son bâton il lui fallut plusieurs secondes pour seulement reprendre une respiration, douloureuse, qui détendit de force sa poitrine crispée. Alors seulement, en cherchant à fuir l'horreur des yeux, elle remarqua un autre individu non loin de là. Shadden s'était d'ailleurs placé de biais, de façon à pouvoir attaquer s'il faisait seulement mine d'avoir de mauvaise intentions. Peu désireuse que ce soit le cas mais aussi de se risquer hors de la protection rassurante de Shadden, Demie éleva une voix aigrelette et tremblotante pour demander.


-Vv-v-v... Vous n'avez... rien ?

[Seirei]

Le jeune religieux venait de se défaire de la panthère quand il entendit un certain vacarme. La créature semble s'en être prit à plus fort qu'elle. Seirei la voit alors fuir la queue entre les jambes. Pensant trouver son trophée en cherchant ce que le félin venait de fuir, il s'avança dans ci-dit. Mais alors qu'il n'eut fait qu'un simple pas, la panthère se met à nouveau à rugir, mais cette fois il sembla être son dernier. Des bruits d'arrachage se fit entendre. Ne sachant plus où donner de la tête, le jeune homme décida d'aller là où le danger semble être le plus grand, à savoir là où le félin semblait avoir été tué.


Seirei marchait toujours avec autant d'assurance quand il entendit une petite voie lui demander :

-Vv-v-v... Vous n'avez... rien ?

Seirei se rendit alors compte que son sens de l'orientation était d'une médiocrité sans égale : la voie venait de sa gauche, et le cadavre du félin se trouver à quelques mètres d'elle. Il s’apprêtait à répondre à la bleutée quand se regard croisa celui d'une bête qu'il aurait juré tout droit sortie des ténèbres. Une créature n'ayant rien à faire dans ce monde. Enfin, une question lui vint à l'esprit : « Qu'est qu'une simple hybride fait avec un démon ? ».

IL réfléchit un bref instant avant de repenser au enseignement de son bon maître Grégord qui lui a apprit à ne jamais agir à l'aveugle. S'en prendre immédiatement à ces deux là pourrait lui coûter plus cher qu'il ne l'imaginait. Il décida alors d'enfermer sa ferveur au fond de lui pour laisser place à la discussion :

- Oui, tout va bien. Et vous ? A en juger cette pauvre bête, je dirais que vous allez bien...

Malgré sa retenu, Seirei était près à relâcher toute sa ferveur et sa colère sur ses opposants. Sa présence installe une tension palpable, comme si il ne pouvait cacher la raison de sa présence ici. Comme si son simple regard était une invitation à un combat à mort. A moins que ça ne soit que sa démarche imparfaite dû à la vilaine blessure, s’apparentant plus à un fardeau, qui lui donne cet air si provocateur. Quoi qu'il émane de cet individu, cela n'a rien d'amical.

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